SAINT ERMITE PAUL LE TRES SIMPLE

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La fête de saint Paul est le 4 octobre selon le calendrier ecclésiastique (cela correspond au 17 octobre selon le calendrier civil actuel).

Saint Paul fut surnommé « le très simple » pour sa simplicité de cœur et sa grande douceur et à cause de l’ignorance de toutes lettres humaines.

II fut un des plus célèbres disciples de saint Antoine le Grand.

La vie de saint Paul, présenté ici, est une traduction du récit de saint Dimitri, évêque de Rostov.

Sur l'icône ci-après, vous pouvez voir saint Paul (à gauche) et saint Antoine (à droite).

La vie d'un paysan dans le monde

Ce Paul fut un agriculteur d’un village de la Thébaïde en Égypte. Il était illettré, mais avec une âme très simple et sans méchanceté, sans malice. Il s’est marié avec une femme belle de visage, mais mauvaise selon son comportement et dans son âme. Durant longtemps, en cachette, elle menait une vie d’adultère.


Le basculement

Une fois, en rentrant de son travail à la maison, il a surpris sa femme avec un autre. Alors, en souriant un peu, il a dit au fornicateur : « Bien, bien ! Je ne le remarque absolument pas. J’appelle en témoignage Jésus Christ, que je ne souhaite plus vivre avec elle. De facto, tu l’as déjà comme une femme, pour cela tu nourriras ses enfants ; quant à moi, je m’en vais et je deviendrai moine. »


Vers des nouveaux horizons

L’infidélité de sa femme le détermina à se retirer dans la solitude – à l’instant même, il quitta son domicile. En partant, il n’a rien dit à personne, et même à sa femme vicieuse il n’a fait aucun reproche ; mais en silence il partit pour le désert.


La rencontre avec saint Antoine dans le désert

Après avoir erré huit jours dans le désert, il arriva au lieu où saint Antoine demeurait et prit la résolution d’être le disciple d’un si excellent maître. Il frappa à la porte de la cellule de saint Antoine.

Antoine l’a demandé :

-     Que veux-tu ?

Paul a répondu :

-     Je veux devenir moine.

Antoine, en voyant son âge avancé, lui a dit :

-     Toi, vieillard, tu as déjà à peu près 60 ans ; et à cause de cela tu ne peux devenir moine. Retourne dans ton village et fais ton travail, en remerciant Dieu ; car tu ne pourras pas faire des efforts des travaux dans le désert et supporter les tentations.

Mais Paul a répondu :

-     Père ! Je suis prêt à exécuter ce que tu m’ordonneras.

Antoine, sans faire trop attention à la demande de Paul, lui dit :

-     Je t’ai déjà dit, que tu es vieux et tu ne peux pas être moine. Pars d’ici. Mais si, tout de même, tu veux devenir moine, vas dans un monastère communautaire, où vivent beaucoup de frères, qui peuvent supporter tes faiblesses, liées à ton âge. Parce qu’ici, je vis seul, et durant cinq jours par semaine, je ne mange rien – alors, tu ne pourras pas vivre avec moi.

Jugeant que Paul était trop vieux pour imiter à cet âge son état de vie, saint Antoine lui dit d’aller plutôt dans quelque village gagner sa vie du travail de ses mains ; ou s’il avait absolument résolu de quitter le monde, d’entrer chez des moines dont les pratiques fussent moins austères que celles des anachorètes et dont il serait encore mieux secouru dans sa vieillesse et éventuellement dans les maladies, liées à la vieillesse.

Après avoir dit ces propos, Antone a fermé les portes de sa cellule et pendant les trois jours, il n’est pas sorti. Mais Paul pendant tout ce temps resté à côté de la cellule, sans s’éloigner.

Le quatrième jour, Antoine a ouvert les portes et, en voyant Paul, lui a dit :

-     Part d’ici, le vieux. Pourquoi tu m’embêtes ? Je t’ai dit que tu ne peux pas rester ici.

Paul a répondu :

-     Je mourrai ici, mais je ne partirai !

Antoine, en voyant, que Paul n’a ni pain, ni l’eau, et que ça fait déjà quatrième jour qu’il reste sans nourriture, s’est dit que ce vieil homme, qui n’a pas d’habitude de faire des longs carêmes, peut mourir de faim.

Alors saint Antoine a accordé à Paul de rester auprès de lui, et il lui a dit :

-     Tu peux être sauvé, si tu montres l’obéissance et tu ferais ce que je t’ordonne.


L’engagement de Paul

Paul a déclaré :

-     Père, je suis prêt à exécuter tout ce que tu me diras.

Saint Antoine pour éprouver son humilité, lui a dit :

-     Reste debout sur cet endroit et prie jusqu’à je ne reviens pour t’amener les choses sur lesquelles tu devras travailler.

En laissant Paul, saint Antoine rentra dans la grotte.

Une semaine entière, Antoine n’est pas sorti de la grotte, mais secrètement il observa Paul et pendant tout ce temps, il l’a vu se tenant debout jour et nuit sur le même endroit.

Alors, sortant vers Paul, saint Antoine amena les branches de palmier et en les mouillant dans l’eau, lui a dit :

-     Il faut tresser une corde de la même manière comme je le fais.

Paul s’est mis au travail, et il travailla jusqu’à neuvième heure (pour notre mesure du temps – approximativement entre 15h et 18h) et avec des grands efforts il a tressé la longueur équivalent de 47 centimètres.

Antoine a regardé son travail et lui a dit :

-     Ce que tu as produit, ce n’est pas bon, il faut défaire et recommencer pour le faire mieux.

Cela rendit le travail encore plus long et plus pénible.

C’était déjà septième jour que Paul n’a rien mangé. Tout cela Antoine a fait dans la résolution d’obliger Paul à se retirer ensuite de lui-même, en le dégoûtant par les rudes épreuves auxquelles il le mettrait car il ne pouvait se persuader qu’il soutint les travaux de la vie solitaire dans un âge si avancé.

Mais Paul a continué avec grands efforts de défaire la corde et la tresser de nouveau. Et même si Paul fut affamé, il n’a pas été irrité, il n’a pas murmuré.

Alors, Antoine s’est radouci et lorsque le soleil aller se coucher, il a dit à Paul :

-     L’ancien, est-ce que tu veux manger un peu de pain ?

-     Comme tu veux, père (répondit Paul).

Voyant ce dévouement, Antoine s’est attendri. Car, bien que Paul souffrît de la faim, il ne s’est pas précipité pour se rassasier du pain, mais, il a montré sa volonté de faire selon les directives de saint Antoine.

Ils ont mangé un peu de pain avec de l’eau, et en se levant de table, ils ont remercié le Seigneur.


Les épreuves de Paul

Saint Antoine testait Paul par les vigiles (prières nocturnes, durant la nuit entière) avec plusieurs psaumes et les inclinaisons. Et avec tout cela, Paul était patient et réjoui.

Une fois, lorsqu’ils mangeaient, Antoine a dit à Paul de manger plus, par rapport à ce qu’Antoine mangeait lui-même. Car Antoine avait pitié de Paul, qui n’était pas encore habitué au carême strict.

Mais Paul répondit :

-     Si toi, père, tu vas manger plus, alors, moi aussi, je mangerai plus.

Antoine a dit :

-     Cela me suffit, car je suis moine.

Et Paul répliqua :

-     Cela me suffit également, parce que moi aussi, je veux être moine.

Toujours Paul faisait les choses que saint Antoine lui donner comme « écoute » (écoute : un mot de vocabulaire monastique qui désigne des choses, des travaux, à faire par obéissance au supérieur du monastère).

Une fois, saint Antoine ordonna à Paul de confectionner un vêtement. Lorsque Paul a terminé le travail, Antoine a dit :

-     Tu as mal fait ; coupe les fils et recommence ce travail.

Tout cela Antoine faisait pour tester la patience et l’obéissance de Paul.

Mais Paul ne se laissait pas gagner par le murmure, mais avec promptitude et zèle, il effectuait toutes les consignes de saint Antoine.


Les débuts de Paul en tant qu’anachorète

Saint Antoine a observé la docilité et la patience de Paul. Finalement, saint Antoine s’est convaincu de la capacité de Paul pour la vie solitaire et décida d’installer Paul dans une cellule séparée, en lui disant :

-     Voilà, tu es déjà devenu un moine au nom de Seigneur Jésus.

Après avoir fait une cellule pour Paul à une certaine distance (à peu près 150 mètres) de sa cellule, Antoine ordonna à Paul de vivre dans la solitude.


Saint Antoine atteste la richesse spirituelle de Paul le très simple

Paul restait dans cette cabane, en persévérant jours et nuits dans les exploits ascétiques du monachisme.

Voyant ces effort (longues années d’exploits ascétiques), Dieu lui a accordé un don d’avoir le pouvoir sur les esprits immondes (pour les chasser des êtres humains) et le pouvoir de guérir les maladies.

Une fois, on apporta un jeune possédé (qui avait en lui en esprit très méchant et très fort, un des princes des ténèbres) à Saint Antoine et il guida l’affligé vers Saint Paul en disant : « Ce n’est pas moi, qui peut résoudre cette affaire, car je n’ai pas reçu le pouvoir sur les démons si puissant. Paul le Très-Simple, cependant, a ce don ».

Ce jeune homme fut possédé d’un démon des plus opiniâtres et si furieux qu’il proférait des blasphèmes contre le Ciel et attaquait ceux qui osaient l’approcher.


Lutte spirituelle

Avec ce jeune homme, saint Antoine se rendit chez saint Paul et lui a dit :

-  Abba Paul, chasse de ce jeune homme un esprit immonde pour qu’il puisse rentrer dans sa maison en bonne santé, en remerciant Dieu.

Mais Paul a répondu :

-     Mais toi, père, pourquoi tu ne l’as pas chassé ?

Antoine lui dit :

-     J’ai une affaire urgente, c’est pour cela que je l’ai emmené vers toi.

Et, laissant le jeune homme possédé à côté de saint Paul, saint Antoine est parti.

Paul, après avoir prié Dieu, a dit à ce démon :

-     Abba Antoine ordonne à toi, ô diable, de sortir de cet homme !

Et cet esprit a répondu :

-     Je ne sortirai pas, ô le vieillard très méchant et menteur !

Alors Paul, en prenant le vêtement qu’il portait (en peau de chèvre), a commencé à le fouetter, en disant :

-     Sors de ce corps, car ainsi t’ordonne saint Antoine !

Mais l’esprit malin ne sortait pas…

Alors saint Paul a dit :

-     Soit tu sors, soit je vais prier le Christ, et tu auras très mal !

Mais le démon, en blasphémant le Christ, disait :

-     Je ne sortirai pas !

Alors saint Paul s’est mis en colère contre le démon et le midi, lorsqu’en Égypte le soleil brûle comme une fournaise, il est monté sur une pierre et il s’est mis comme une colonne immobile, en évoquant le Christ :

-     Seigneur Jésus Christ, crucifié sous Ponce Pilat, Tu sais que je ne bougerai pas de cet endroit, même si je dois mourir ici, et je ne consommerai ni du pain, ni de l’eau, jusqu’au moment où Tu m’entends et chasseras le démon de ce jeune homme !

Lorsque saint Paul disait encore cela, le démon commençait à crier :

-     Je sors, je sors, et je ne sais pas où je vais être.

Et en sortant du jeune homme, le démon s’est transformé en grand serpent, longueur d’environ 28 mètres, et il s’est installé dans la mer Rouge.

Ainsi saint Paul expulsa le démon par sa simplicité et son humilité. Car les démons plus faibles sont vaincus par la force de la foi, et les princes des démons sont vaincus par la force de l’humilité – comme a fait saint Paul.


Don de voir et de discerner les esprits

Saint Paul avait encore reçu le don singulier de connaître le fond du cœur des moines et l'état de leur conscience. Se trouvant à un des monastères, il se rendit près de l’église, observant qui et avec quelle pensée entre dans l’église. C’était l’office des vêpres et les frères qui entraient avaient tous avec un visage joyeux et une âme lumineuse. Et l’Ange-Gardien avec la joie rentrait avec chacun dans l’église.

Mais saint Paul vit également un moine qui marchait vers l’église avec un visage assombri et une âme endurcie, souillée du péché. Ce frère fut entouré des démons, et chacun de ces démons essayant d’attirer ce moine vers lui. Son Ange-Gardien le suivant de loin – en pleurant et abattu.

En voyant cela, saint Paul s’est attristé ; il se mit à pleurer et à gémir et demeura hors de l’église sans vouloir y entrer.

Lorsque l’office à l’église fut achevé, saint Paul a observé que les frères sortaient avec les mêmes visages qu’en entrant, et la Lumière Divine les éclairé. Paul a vu également celui qui avait un visage assombri : et voici que ce visage était brillant comme un visage d’un ange et la grâce de Saint Esprit le couvrait, et son Ange-Gardien joyeusement le tenait par la main (alors que le mauvais esprit pleurait de loin et n’osait pas de s’approcher de ce moine).

Ayant vu si prompt changement, qui s’est passé avec ce frère, bienheureux Paul s’est, réjoui et l’arrêtant, il a partagé avec tous les moines les choses qu’il a vues. Ensuite, Paul a demandé au frère des raisons de ce changement radical et rapide.

Celui-ci, voyant la révélation de Dieu à propos de sa personne, a tout raconté devant la communauté des moines :

-     Je suis très pécheur : jusqu’aujourd’hui j’ai vécu plusieurs années dans les iniquités. Mais ce soir, en rentrant dans l’église, j’ai entendu la lecture du livre de prophète Isaïe « Lavez-vous, purifiez-vous : ôtez de Ma vue la malignité de vos âmes, cessez de faire le mal. Apprenez à faire le bien ! Et si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige ; s’ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine. » (chapitre 1, versets 16-18). En entendant cela, j’ai été touché par la componction, mon âme s’est radoucie, mes yeux spirituels se sont ouverts, et je me suis rendu compte de ma méchanceté et de mauvaises dispositions dans mon cœur, et j’ai soupiré en prière vers Dieu. J’ai dit : « Toi, Seigneur, Tu es venu dans ce monde pour le salut des pécheurs, comme Tu viens de me dire par les écrits de Ton prophète ; purifie et moi, le pécheur, comme Tu l’as dit ! Car désormais, je promets, avec Ton aide, ne plus faire du mal à personne et abandonner toute iniquité, et Te servir, en tant que mon Maître, avec une conscience pure. Seulement, Toi, accepte-moi dans le repentir, et ne me rejette pas, j’accours vers Toi ! ». Avec telles promesses dans mon cœur, je suis sorti de l’église, en prenant une décision ferme de ne plus pécher devant Dieu.

La confession publique de ce pénitent édifia tous les assistants. Tout le monde à haute voix a glorifié Dieu, car chaque pécheur qui vient avec le repentir, sera accepté par Lui.


Fin de séjour terrestre de saint Paul le Très Simple

Saint Paul avait un pouvoir sur les mauvais esprits et le don de la vision spirituelle, car à cause de sa simplicité et l’absence de méchanceté il était rempli de grâce de Dieu (cf. Psaume 24:21 / numérotation des Psaumes est donnée selon la version de Septante).

Après avoir vécu de longues années, accomplissant nombre de miracles, il partit pour le Seigneur (+340).

Celui qui fut sur terre un simple paysan non-savant, maintenant au ciel est devenu parmi les très sages ; avec les Chérubins il est en train de contempler le Christ, la Force de Dieu et la Sagesse de Dieu. Car la vraie sagesse consiste dans l’attitude d’une personne qui craint Dieu pour Le servir dans la pureté de l’âme et la bonté du cœur.

Il est mentionné par saint Jean Climaque, higoumène du Sinaï (Echelle 24,30) : « Le trois fois bénit Paul le Très-Simple était un exemple clair pour nous, car il était la règle et le type de la bienheureuse simplicité... ».


Tropaire de saint Paul le très Simple (chanté selon le mode 8) :

En toi, ô saint et vénérable père Paul,

L’image de Dieu brilla alentour,

Car tu portas ta Croix et suivis le Christ.

Ce faisant, tu nous enseignes à ne pas nous attacher à la chair qui passe,

Mais de prendre soin de notre âme qui est immortelle,

Et c’est pour cela que ton âme se réjouit à jamais avec les Anges !