J'ai déjà commencé à publier les méditations choisies de saint Ephrem le Syrien ici. Je continue la publication :
8. Le seul espoir des pécheurs déchus est le Seigneur crucifié
Mes frères bien-aimés, pleurez sur moi, car je suis dépouillé des vertus et j’ai offensé le Christ par ma vie vicieuse. Comme le Seigneur est Bon, Il m’a créé et m’a donné la liberté, mais j’en ai abusé et Lui ai rendu méchamment – par mes mauvaises actions.
Le Seigneur de tous m’a créé sans défauts et Il a fait de moi un instrument de Sa gloire, afin que je Le serve et que je sanctifie Son nom : mais moi, malheureux, j’ai fait de mes membres des instruments de péché et j’ai commis toutes sortes d’injustices avec eux. Hélas pour moi, car Il me jugera avec justice.
Mes actes honteux me précéderont dans le Jugement et vont accuser ma pauvre âme.
Je Te supplie sans cesse, ô mon Sauveur, de me couvrir de Tes ailes et de ne pas révéler mes iniquités dans Ton grand jugement, afin que je puisse glorifier Ta bonté.
Les mauvaises actions que j’ai commises devant le Seigneur de tous, me séparent de la communauté des saints. Et comme je n’ai pas servi Dieu par ma vie comme eux, je n’ai pas part à leurs bonnes œuvres. Hélas, dans cet état – je suis perdu !
Je suis maintenant dans l’affliction, et c’est ce que je mérite. Mais si j'avais travaillé avec eux, j’aurais été glorifié comme eux. Mais parce que j’ai été négligent et que j’ai servi les convoitises, je n’appartiens pas à l'assemblée des vainqueurs, mais je suis héritier de la géhenne.
Toi, le Vainqueur transpercé de clous sur la croix, qui exhorte les pécheurs : « Venez, recevez gratuitement l’absolution ! », – je T’en supplie sans cesse, ô mon Sauveur, détourne Ton regard de ma méchanceté, et par Tes souffrances, guéris mes plaies, afin que je puisse glorifier Ta bonté.
Ô Tout-Bon, dont la bonté est infiniment supérieure aux injustices du monde, fortifie ma pauvre âme, qui est faible et complètement épuisée par les afflictions douloureuses de l'injustice et du péché, et qui ne tient bon qu’en se confiant en Toi, espérant trouver en Toi le réconfort ! Seigneur, fortifie ma pauvre âme dans la confiance en Ta bonté !
9. Sur l’inattention aux influences de la grâce
Comme un collecteur d’impôts – je soupire (cf. Luc 18:13), comme une prostituée – je verse des larmes (cf. Luc 7:36-48), comme un brigand – je crie (cf. Luc 23:42), comme un fils prodigue – je T’évoque (cf. Luc 15:21), ô Christ, Ami des hommes, mon Sauveur : fortifie mon âme fatiguée, affaiblie par les excès de la volupté ; guéris ses blessures ; et lave-la, souillée par les péchés, avec Ton sang honorable.
Selon la multitude de Ta miséricorde, converti-moi, ô Unique Longanime, et délivre-moi de toute complaisance dans la volupté. Éteins en moi la fournaise ardente de mes passions, afin qu’elle ne me consume entièrement.
Hélas pour moi ! Tu m’as donné, Seigneur, la lumière de la connaissance, et je l’ai obscurcie. Hélas pour moi ! Tu m’as visité et Tu me visites encore avec Ta grâce, et j’ai rejeté et je rejette d’heure en heure ce don de ma guérison.
Combien de dons, Seigneur, Tu m’as accordé et continues de m’accorder, pécheur que je suis, et pourtant j’ai toujours été ingrat envers Toi, et je reste consciemment ingrat envers Toi.
Ta grâce, temps en temps, me réconforte, m’éclaire et me fortifie, mais moi, par négligence, je me livre à des choses vaines, je retombe toujours dans la bile et l’amertume de mes passions.
Toi, ô Très-Bon, Tu me rappelles la mort corporelle et les tourments éternels et Tu m’attires vers la vraie vie spirituelle pour me sauver ; mais je me dérobe toujours à ces pensées salvatrices et je les chasse en m’adonnant à des choses qui ne me sont pas utiles. Je n’ai donc aucune excuse devant Toi.
Je frappe à la porte de Ta miséricorde, Seigneur, pour qu’elle me soit ouverte. Je ne cesse de supplier, afin d’obtenir ce que je demande : le pardon et la miséricorde.
Sois indulgent envers moi qui suis corrompu, délivre-moi des péchés qui m’habitent, afin que je sois guéri. Et lorsque je serai guéri, je me lèverai du lit de la corruption du péché.
Délivre-moi de mes habitudes corrompues avant que la fin de cette vie ne m’atteigne, car en enfer, qui Te confessera ? (cf. Psaume 6, verset 6)
Purifie la tunique de mon âme souillée, avant même que ce terrible évènement n’arrive et ne me prenne au dépourvu et dans la honte.
Délivre mon âme brisée des dents des lions, et sauve-la selon Ta grâce et Ta générosité, par les prières de Notre Dame toute pure, la Théotokos, et les prières de tous les saints.