Eglise Orthodoxe

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Origine et Fondateur


Diffusant la prédication de Jésus de Nazareth (Jésus le Messie = Jésus Christ), les apôtres créent des églises locales qui ont la communauté de la foi.

L'Eglise Orthodoxe, " Une, Sainte, Catholique et Apostolique " (selon la confession de foi de Nicée-Constantinople, qui date du quatrième siècle), rassemble ces églises locales en tant qu'héritière de cette prédication apostolique et patristique.

Plus tard, ces églises locales se sont groupées en 5 patriarcats : Rome, Constantinople, Antioche, Alexandrie, Jérusalem.

Après la séparation (dogmatique et canonique) en 1054 entre l'Orient (4 patriarcats) et de l'Occident (1 patriarcat),
les termes " hétérodoxes romains " (qui se définissent eux-même comme des " catholiques romains ") et " orthodoxes " désignent des chrétiens en Europe et dans le bassin de la Méditerranée.

Mais l'emploi de l'adjectif " orthodoxe " est attesté depuis le quatrième siècle.
Il signifie " la vraie doctrine de la foi ", mais également " la vraie manière de glorifier Dieu ".


Textes de référence


A la Septante (version grecque de l'Ancien Testament ; travail de traduction accompli trois siècle avant l'incarnation de Dieu le Verbe), les chrétiens ajoutent les 4 Evangiles et les écrits des Apôtres (Nouveau Testament).

L'Ecriture, comprise et transmise par la Tradition, forme avec les textes liturgiques et les écrits des Pères de l'Eglise la base dogmatique de la foi.


Branches et courants


L'Eglise Orthodoxe est constituée, historiquement et géographiquement, de grandes Eglises locales autonomes, unies par la foi, la liturgie, l'ascèse, la prière et l'art liturgique. Toutefois, en fonctions des cultures nationales, nous trouvons des petites variations.



Convictions fondamentales


Le Dieu est à la fois unique et trinitaire et Il est au cœur de la foi.

Dieu a créé le monde visible (charnel, physique, corporel) et le monde invisible (spirituel). L'être humain appartient à la fois à
ces 2 mondes, car il a une âme immortelle. L'homme par sa libre volonté (désobéissance) s'est éloigné de Dieu.

Créé à l'image et à la ressemblance de Dieu, l'être humain s'était séparé de Dieu par sa volonté d'autosuffisance.

Le Père agit dans le temps pour organiser le salut de l'homme. C'est le sens de l'histoire du point de vue chrétien.

Le salut est la bienheureuse vie éternelle - la réintégration de l'être humain dans la familiarité avec le Créateur.

Le Verbe, Jésus-Christ, Fils de Dieu, entre dans l'histoire en recevant son corps d'une Vierge Marie (Incarnation) ; Il partage jusque dans la mort le destin de l'être humain blessé (Crucifixion) ; mais le royaume de la mort ne parvient pas à retenir le Vivant. Vainqueur de la mort (Résurrection), le Verbe libère l'être humain de la fatalité du péché et de la mort.

A Son retour auprès du Père, Il envoie l'Esprit Saint qui poursuit l'action du salut dans le cœur des hommes et les communautés de chrétiens, jusqu'à Son retour sur terre (Deuxième Avènement du Christ). 


Préceptes de conduite


La vie des chrétiens orthodoxes est orientée vers l'action de l'Esprit. Il s'agit de rendre tout l'être (physique, psychique, spirituel) disponible et accordé à cette action où l'être humain devient " Temple de l'Esprit ". Travail sur soi-même, par le repentir et l'ascèse ; disponibilité à Dieu, par la prière et la lecture de la Bible et des écrits de saints pères ; ouverture au prochain, par l'amour fraternel et le pardon ; contempler le monde physique comme la création de Dieu.

Les préceptes concrets découlent de ces notions dogmatiques.


Prières et pratiques cultuelles


La vie liturgique est le centre de la vie orthodoxe ; elle se déroule dans une église (lieu de culte), dont l'architecture rappelle l'unité du ciel et de la terre. Réunis le dimanche durant l'office liturgique, les fidèles célèbrent la Résurrection du Seigneur ; ils écoutent l'enseignement et le témoignage des Apôtres, adressent à Dieu louanges et demandes, confessent ces péchés afin d'en être purifié, communient aux mystères du Corps et du Sang du Christ.

A la maison, ils pratiquent également la prière familiale et personnelle devant le " coin de beauté céleste " où les icônes, comme à l'église, disent la présence de Dieu et la compagnie des saintes et des saints.

Beaucoup d'orthodoxes (guidés par leurs pères spirituels) essayent de pratiquer la prière continue de l'invocation du Nom de Jésus (prière du cœur).

Les laïques sont des personnes qui n'ont pas le degré (diacre, prêtre, évêque) dans la hiérarchie ecclésiastique.

La majorité des laïques vivent dans le monde d'une vie familiale et élèvent ses enfants ; mais il existent d'autres (les moines) qui ont choisi l'absolu de la vie chrétienne.



Principales fêtes


L'année liturgique commence le 1er septembre et se déroule selon le calendrier julien (le plus ancien), qui ne correspond pas au calendrier grégorien (nouveau calendrier, introduit en 1582 par le pape de Rome), en vigueur chez les hétérodoxes romains.

La fête principale de l'année est le Pâques. 

Voici quelques chants qui reflètent l'enseignement de l'Eglise Orthodoxe à propos de cette festivité :

  • Tu es descendu au plus profond de la terre, et Tu as brisé les verrous éternels qui retenaient les captifs, ô Christ, et le troisième jour, comme Jonas de la baleine, Tu as surgi du tombeau. 
  • Bien que Tu sois descendu, ô Immortel, dans le tombeau, Tu as cependant détruit la puissance de l’enfer et Tu es ressuscité en vainqueur, ô Christ Dieu. Aux femmes myrrhophores Tu as annoncé : " Réjouissez-vous ", et à Tes apôtres Tu as donné la paix, accordant à ceux qui sont tombés - la résurrection.
  • Ressuscité du tombeau, comme Il l’avait prédit, Jésus nous donne la vie éternelle et Sa grande miséricorde.
  • De la mort fêtons la mise à mort, de l’enfer la destruction, le début d’une vie autre et éternelle, et bondissant de joie chantons Celui qui en est l’auteur, le seul Béni, le Dieu de nos Pères, le très Glorieux.
  • Elle est vraiment sacrée et toute-festive, cette nuit salvatrice, éclatante de lumière, radieuse messagère du jour rayonnant de la Résurrection, durant lequel la lumière intemporelle est apparue à tous, sortant corporellement du tombeau. 
  • Magnifie mon âme Celui qui a souffert volontairement, a été enseveli et est ressuscité du tombeau le troisième jour.
  • Le Christ est la nouvelle Pâque, l’Offrande vivante, l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. 
  • Ô Pâque grande et très-sacrée, ô Christ, ô Sagesse et Verbe et Puissance de Dieu, donne-nous de communier avec Toi d’une façon plus parfaite au jour sans soir de Ton Royaume. 
  • En ce jour toute la création est dans l’allégresse et se réjouit, car le Christ est ressuscité et l’enfer est captif.
  • En ce jour le Maître a asservi l’enfer, relevant les captifs que celui-ci retenait depuis les siècles. 
  • Tu t’es endormi dans la chair comme un mortel, ô Roi et Seigneur ; Tu es ressuscité le troisième jour, relevant Adam de la corruption et anéantissant la mort, ô Pâque de l’incorruptibilité, salut du monde.
  • Nous chantons, ô Christ, Ta passion salvatrice et nous glorifions Ta Résurrection. Toi qui as enduré la Croix et détruit la mort, Toi qui es ressuscité des morts, apaise notre vie, ô Seigneur Toi, le seul Tout-Puissant ! Toi qui as asservi l’enfer et ressuscité l’homme par Ta résurrection, ô Christ, rends-nous digne, d’un cœur pur, de Te chanter et de Te glorifier !
  • La Pâque sacrée nous est révélée en ce jour ; Pâque nouvelle et sainte ; Pâque mystique ; Pâque toute vénérable ; Pâque, le Christ libérateur ; Pâque immaculée ; Pâque très grande, Pâque des croyants ; Pâque ouvrant pour nous les portes du paradis, Pâque sanctifiant tous les fidèles. 
  • Ô Pâque joyeuse, Pâque, Pâque du Seigneur ; la Pâque très vénérable s’est levée pour nous ; Pâques ! Embrassons-nous les uns les autres dans la joie ; ô Pâque, délivrance de la tristesse, car en ce jour le Christ, resplendissant du tombeau comme d’une chambre nuptiale, a comblé de joie les saintes femmes, leur disant : annoncez aux apôtres la résurrection. 
  • Jour de la Résurrection, brillons de l’éclat de la fête, et embrassons-nous les uns les autres. Disons « frères » aussi à ceux qui nous haïssent, pardonnons tout à cause de la Résurrection et crions ainsi : « Le Christ est ressuscité des morts, par Sa mort Il a terrassé la mort et à ceux qui sont dans les tombeaux Il a offert la vie ».

La Semaine Sainte (semaine des passions/souffrances du Christ, juste avant de Pâques) et la fête de Pâques sont le centre de l'année : préparé par un long et exigeant Carême (40 jours), ce temps se développe jusqu'à l'Ascension et la Pentecôte, manifestation de l'Esprit et origine de l'Eglise. Les fêtes d'Ascension et de Pentecôte sot calculée par rapport à la date de Pâques, qui change en fonction de l'année. 

Il y a également les fêtes fixes (les dates sont données selon le calendrier ecclésiastique, et non pas selon le calendrier civil) : le 25 décembre, Nativité du Seigneur ; le 6 janvier, Théophanie ou Baptême du Seigneur ; le 2 février, Rencontre du Seigneur ; le 25 mars, Annonciation de la Vierge Marie ; le 6 août, Transfiguration du Seigneur ; le 15 août, Dormition de la Mère de Dieu.

Chaque jour, des saintes et des saints sont commémorés.

Sinon, en dehors du cycle annuel fixe et du cycle annuel mobile (également appelé " cycle pascal ") ; il y a cycle quotidien (la journée commence dès le coucher du soleil) et le cycle hebdomadaire, éclairé par le dimanche.




Rites - sacrements


Le baptême se fait obligatoirement (sauf pour des personnes paralysées ne pouvant pas marcher) par la triple immersion dans l'eau ; ce sacrement introduit dans le mystère de mort et résurrection du Seigneur et dans l'Eglise.

Dès son baptême, le chrétien participe à la vie de l'Eglise, reçoit l'onction sacrée et communie à la Liturgie.

Le mariage couronne les époux et fait de leur union une réalité nouvelle dans l'Eglise.

Par l'ordination presbytérale, l'Eglise appelle des hommes, mariés ou moines, au service des communautés.

La maladie, physique ou spirituelle, requiert l'action de l'Eglise par la pénitence ou l'onction des malades.

Le plus souvent, des hommes et des femmes choisissent la vie monastique (en s'engageant après la période probatoire dans le monastère) soit pour faire la pénitence, soit pour faire tout ce qui est possible pour se rapprocher de Dieu. Les hommes et les femmes déjà engagés dans le mariage orthodoxe, ne peuvent pas s'engager dans la voie du monachisme.

A leur mort, les orthodoxes sont accompagnés sur le chemin du Royaume Céleste par la prière et l'affection des fidèles (membres de la famille et les membres de la paroisse), confiants en leur résurrection.



Prescriptions alimentaires


L'orthodoxie ne connaît pas d'interdits alimentaires, mais conseille la sobriété en tout temps ainsi que l'ascèse. Le respect de la nourriture se manifeste par la bénédiction et l'action de grâces qui accompagnent les repas.
Le mercredi et le vendredi de chaque semaine (excepté une semaine après Pâques et une semaine après Pentecôte) sont des jours sans nourriture animale ; de même que le jeûne (plusieurs jours) des temps qui précèdent Noël, Pâques, la fête des apôtres Pierre et Paul, la mémoire de la Dormition de la Vierge Marie.



Organisation, structures et fonctions


Diocèse, avec son évêque successeur des Apôtres, est l'unité de base de chaque l'Eglise locale orthodoxe. Les diocèses constituent des patriarcats (et archevêchés), dont l'unité est souvent nationale.

Le concile réunissant tous les évêques est l'autorité ultime de l'Eglise, dont les décisions reçues par le peuple de Dieu, dépositaire de la foi.

Les paroisses (communautés ecclésiastiques locales) sont sous l'autorité pastorale d'un prêtre, aidé du diacre et des responsables laïques.


Attitude face aux autres religions


L'Orthodoxie enseigne l'existence de la vérité absolue, c'est la révélation que Dieu a voulu donner aux hommes. L'Orthodoxie rejette l'existence de plusieurs vérités relatives. 

L'Orthodoxie reconnaît à chacun la liberté de se déterminer personnellement. La reconnaissance de la liberté de foi n'approuve pas le syncrétisme religieux (y compris l'œcuménisme) et n'exclut pas l'évangélisation.

L'histoire a mis en contact plusieurs Eglises Orthodoxes locales avec d'autres courants religieux, notamment le mahométisme, avec lequel elles ont dû vivre, la plupart des temps, très difficilement. Par exemples, dans les Balkans, il y a plusieurs néo-martyrs orthodoxes, tués par les turcs ottomans.

Pa rapport aux autres confessions chrétiennes, voici la position orthodoxe : le Credo (Symbole de la Foi) nous enseigne qu'il y a une seule Eglise du Christ. Concrètement, le dialogue entre les orthodoxes et les hétérodoxes se résume à cela : les orthodoxes montrent que le christianisme orthodoxe est la révélation que Dieu a voulu donner aux hommes ; et ensuite les orthodoxes proposent aux hétérodoxes de rejeter les erreurs dogmatiques et devenir des chrétiens orthodoxes. La vraie unité est uniquement possible dans la vérité, et non pas dans la complaisance.


Attitude face à l'Etat et à la société


L'Eglise Orthodoxe n'a pas de " doctrine sociale ".

La Bible nous parle seulement de deux formes de gouvernement : la vrai théocratie (lié à l'adoration du vrai Dieu) et la monarchie.

La démocratie n'est pas mentionnée dans la Bible.

Les relations des Eglises Orthodoxes locales avec la société ont été marquées par une histoire troublée et crucifiante. Soucieux de garder la liberté intérieure et la possibilité de se réunir en Eglise, les orthodoxes ont développé une capacité de vivre sous tous les régimes politiques, au risque parfois de compromissions humaines, mais aussi au prix du martyre.

Eglise estime que le modèle de toute société, petite ou grande, est l'unité dans la vérité et l'amour. Ce modèle, diffusé par la liturgie, ne donne pas de consignes, mais doit orienter la vie et les décisions de chaque fidèle dans les domaines politique, économique, social, culturel.