Saint Alexandre Svirsky

#Russie , #Degré 2 , ##moine

30 août selon le calendrier ecclésiastique correspond au 12 septembre selon le calendrier civil.

Ce jour nous fêtons le très grand saint russe - saint Alexandre de Svir, ou sait Alexandre Svirsky.

Naissance d'un futur saint Alexandre

Le bienheureux Alexandre est né le 15 mai de 1448 sur les terres du Grand Novgorod (ce que correspond au nord-ouest de la Russie), dans la région d'Oboniege (autour du lac Onega ; une de cinq régions historiques qui composent la principauté du Grand Novgorod), dans un village appelé Mandera, situé le long de la rivière Oyat' (affluent gauche de la rivière Svir'), en face du monastère Ostrovsky, dédié à la fête de l'Introduction au Temple de Jérusalem de la Très Sainte Théotokos (Vierge Marie et la Mère de Dieu).

Futur saint Alexandre naquit d'un père nommé Stephan et d'une mère nommée Vacilissa, par une apparition de la puissance divine : les parents ont eu un arrêt prématuré de possibilités d'avoir des enfants et ils ont prié Dieu de leur rendre la capacité d'enfanter. Après quoi leur fils est né. Il fut sanctifié par le saint baptême avec le prénom Amos.

Lorsque vint le temps de l'alphabétisation, ses parents l'ont mis à l'école pour étudier des Écritures divines. Mais alors que ses compagnons d'enseignement réussissaient à apprendre, il était lent à l'assimiler. C'était par la volonté spéciale de Dieu qu'il reçut la compréhension venant de Dieu, et non des hommes.

Un jour, il vint à l'église et, se prosternant devant l'icône de notre Seigneur Jésus-Christ et de Sa Mère très pure, il pria en pleurant qu'on lui donne la raison d'étudier les Écritures divines. Sa prière fut immédiatement exaucée, il entendit une voix qui lui disait : " Lève-toi, n'aie pas peur. Tu recevras ce que tu as demandé. "

L'adolescent, fou de joie, se leva et se rendit auprès de son père. Son père et sa mère remarquèrent sa joie de cœur et supposèrent qu'elle provenait de la grâce de Dieu qui lui avait été manifestée. À partir de ce moment-là, le garçon béni commença à faire de rapides progrès dans ses études, écoutant attentivement la lecture des livres divins et obéissant à ses parents en toutes choses.

En ce temps, il observait un jeûne si strict qu'il ne mangeait du pain qu'une fois par jour, et cela avec modération, et dormait très peu la nuit. Ses parents s'en étonnaient et sa mère, l'exhortant, lui dit un jour :

- Mon fils, pourquoi t'épuises-tu ainsi ? Prends tes repas avec nous et dors comme nous.

Mais l'adolescent répondit à sa mère :

- Pourquoi me dis-tu cela, ma mère, en me détournant de l'abstinence qui me plaît ? Car l'Écriture dit que la nourriture et la boisson ne nous rapprochent pas de Dieu (1 Corinthiens 8:8). Laisse-moi donc faire ce que j'ai commencé.

Surprise de cette sage réponse de son fils, et voyant surtout qu'il avait un désir sincère d'un tel exploit, sa mère lui dit :

- Ce que tu veux faire, mon fils, fais-le.

Mais le merveilleux adolescent se sentait plus attiré par les exploits que par les biens matériels ; il considérait l'abondance des biens comme une ombre et regardait tout ce qui est humain sur terre comme vain et insignifiant.

Amos quitte le monde

Lorsqu'il atteignit l'âge légal, ses parents voulurent le marier, mais le jeune homme épris de Dieu s'y déroba. Il a toujours souhaité et pensé à quitter le monde et à atteindre ce qu'il désirait. Prenant l'autorisation de son père pour se rendre dans un village voisin, il quitta sa maison natale et, guidé par Dieu et ayant un ange pour compagnon, il arriva au monastère de la Transfiguration du Saint-Sauveur, qui se trouve sur une île de Valaâm (au milieu du lac Ladoga). Il supplia l'abbé de ce monastère de le tonsurer dans le monachisme. Il avait alors 26 ans.

Dans le monastère de Valaâm

Lorsqu'il entra au monastère, il se consacra avec tant de zèle aux exploits d'une vie vertueuse que tout le monde commença à parler de lui. Mal à l'aise par cette renommée, il demanda à l'abbé sa bénédiction et, n'emportant avec lui que les vêtements nécessaires, il quitta le monastère pendant la nuit. Il arriva à l'endroit où il avait d'abord voulu s'installer lorsqu'il avait quitté ses parents. Cet endroit se trouvait au bord d'un lac (Roschnienskoïe) à une distance de 6 km de la rivière Svir'. Le moine s'y construisit une petite cellule qu'il utilisa pour se reposer brièvement de ses exploits.

Un jour, il parcourut la campagne environnante, à la recherche d'un endroit où il pourrait s'établir, et il vit un bel endroit illuminé par une lumière divine, sur lequel se dresse encore un monastère. Alors qu'il se trouvait là et qu'il lui arrivait un jour de sortir de sa cellule pour aller puiser de l'eau au bord du lac, une voix se fit entendre du ciel, qui l'appela par son nom et lui dit : " Puisque tu as été un pratiquant de Mes commandements, pour cela Je rassemblerai vers toi d'innombrables personnes, mais ne les rejette pas, mais accueille-les à bras ouverts et sois leur guide vers le salut ".

En entendant ces paroles, le moine tomba par terre et rendit grâce à Dieu, puis, après avoir pris de l'eau, il retourna dans sa cellule.

Son frère inné s'installe à ses côtés

Quelque temps après, son frère inné Jean, qui le cherchait, vint trouver le moine. Quand le moine vit son frère, il fut heureux de le voir, et tous deux se mirent à travailler pour se faire une plus grande demeure, car ils voulaient vivre ensemble. Le frère inné de saint Alexandre mourut bientôt, et Alexandre l'enterra en chantant des hymnes funèbres.

Après cela, le moine s'astreignit de nouveau à un jeûne rigoureux, et le nombre des frères se multiplia. Ceux-ci, demeurant dans le silence, vivaient séparément les uns des autres et imitaient saint Alexandre chacun selon ses forces.C'est ainsi que le moine passa sa vie et parvint, grâce à sa prière, à chasser les démons et à avoir des anges pour compagnons.

Apparition de la sainte Trinité

Un jour, il eut l'honneur de voir Dieu lui-même, Qui lui apparut en trois personnes, et de s'entretenir avec lui de la manière de fonder une église, de construire un monastère et de rassembler les frères. Lorsqu'il pria ensuite pour savoir où placer l'église, un ange du Seigneur lui montra l'endroit où elle devait se trouver.

Les frères le forcèrent à accepter le sacerdoce et, après un certain temps, il construisit une église au nom de la Sainte Trinité et la consacra, après quoi le nombre de frères commença à augmenter encore.

Bien que le saint moine ait accepté de devenir l'higoumène (supérieur d'un monastère orthodoxe ; abbé) du monastère, il a donné à tous un exemple d'humilité, se souvenant des paroles du Seigneur, qui a dit : " Celui qui veut être le premier doit être le dernier de tous et le serviteur de tous " (Marc 9:35 ; voir 10:43). Le saint moine s'est donc humilié, en essayant d'être le plus petit de tous, et il a servi tout le monde. Il donnait l'exemple à tous et travaillait dur, se rendant au travail avant les autres.

Exemple de piété donné aux frères

Il faisait toujours tout de ses propres mains : il allait à la cuisine, pétrissait la pâte et faisait cuire le pain, portait parfois l'eau du lac, coupait le bois et le portait au monastère. Parfois, il se rendait au moulin, où les moines broyaient du seigle, et pendant qu'ils dormaient encore, il prenait le seigle préparé pour la mouture et, après avoir battu la portion prévue pour chaque moine, mettait le seigle battu à sa place, puis se rendait dans sa cellule. Il venait à l'église avant tout le monde et en sortait après tout le monde. Personne ne l'a jamais vu se coucher, même sur un linge de lit en tissu grossier, ou se verser de l'eau sur le corps. Il était vêtu d'une soutane de toile grossière, si effilochée qu'on y avait cousu de nombreux rapiéçages. Beaucoup de gens déraisonnables se moquaient de lui et l'injuriaient, mais il acceptait ces injures avec joie.

Après un certain temps, avec la permission de Dieu, le moine construisit une église en pierre au nom de la Très Sainte Trinité qui donne la vie (ce temple a été consacré en 1526 avec la bénédiction de l'archevêque Macaire), agrandit le monastère, fit construire des cellules sur quatre côtés, et au milieu il construisit une grande église avec un réfectoire et aménagea tout ce qui était utile pour les besoins des frères.

Le départ de cette vie temporaire 

Le moine passa ainsi sa vie dans les efforts à plaire à Dieu et poursuivit ses exploits jusqu'à la fin de ses jours, ce qui lui valut de recevoir de Dieu le don de faire des miracles de son vivant.

Enfin, sentant venir le moment de son départ vers Dieu, il appela les frères auprès de lui et leur dit :

- Frères ! La fin de ma vie approche, et je quitte cette vie. Je vous confie à Dieu. Qu'Il vous garde et vous établisse dans Son amour.

Après avoir prononcé ces paroles, le saint moine ordonna aux frères de garder l'amour entre eux, d'être indulgents les uns envers les autres et d'exercer d'autres vertus. Enfin, il leur légua que, même après sa mort, aucun d'entre eux ne devrait conserver de boissons enivrantes en sa possession.

Quand arriva l'heure où l'âme de saint Alexandre devait partir vers Dieu, il leva les mains vers le ciel et fit une prière qu'il termina par ces mots :

- Seigneur ! Entre Tes mains je remets mon esprit.

C'est ainsi que, la prière aux lèvres, le saint moine remit son âme honnête au Seigneur. Cela se passa en 1533, le 30e jour du mois d'août. Toutes les années de sa vie furent de 85 ans.

La gloire posthume

Son honorable corps fut enterré avec les honneurs dans l'église de la Transfiguration, à droite de l'autel. Ces reliques offrent de nombreuses guérisons à ceux qui viennent dans la foi au saint tombeau du moine.

Le vénérable Alexandre a été honoré en tant que saint à partir de 1547. À la même époque, un office a été composé pour lui et, en 1559, une chapelle a été construite en son honneur à Moscou.

Ses reliques ont été découvertes le 17 avril 1641 et, en 1643, le tsar Mikhaïl Feodorovitch leur a réservé un coffret d'argent, dans lequel elles reposent actuellement.