Préparer Noël en famille

#Degré 1

Dimanche 28 novembre 2021 (15 novembre selon le calendrier orthodoxe) est le premier jour du carême de Noël. Avant le jour de la Nativité du Christ, les chrétiens orthodoxes observent le Carême de l'Avent pendant lequel le jeûne est strictement observé.


Le carême de Noël parmi d’autres carêmes de l’Eglise Orthodoxe

La plus grande fête du christianisme est le Pâques, la résurrection du Christ. Tout de suite après, selon l’importance, nous avons les douze grandes fêtes. Noël (Nativité du Christ) est une de douze fêtes majeures.

Dans le christianisme orthodoxe, nous avons le temps de préparation (entre 2 et 7 semaines) avant la fête de Pâques, avant la fête de Noël, et avant la fête de Dormition de la Vierge Marie (une autre célébration qui fait partie de 12 grandes fêtes).

Pendant les carêmes, on ne célèbre pas des mariages ; les chrétiens mariés s’abstiennent de faire la connaissance intime l’un de l’autre – ils s’abstiennent des relations conjugales.

En tant que chrétiens orthodoxes, nous commençons la célébration de la Nativité du Christ par un temps de préparation. Quarante jours avant la Fête de la Naissance de Notre Seigneur, nous entrons dans la période du Jeûne de Noël – pour nous purifier tant l'âme que le corps afin d'entrer convenablement et de participer à la grande réalité spirituelle de la Venue du Christ.

Sept jours après le début du Carême (21 novembre/4 décembre) on célèbre l'Entrée au Temple de la Très Sainte Mère de Dieu. C'est une très grande Fête qui entre au nombre des « Douze Grandes Fêtes » de l'année liturgique qui annonce en quelque sorte la Nativité du Christ.

"Dans le Temple de Dieu, la Toute-Pure se montre clairement et, d’avance, Elle annonce le Christ à tous", chantons-nous dans le Tropaire de cette Fête et l'événement même est appelé "prélude de la Bienveillance de Dieu" car la Nativité fut la conséquence de ce que la Très-Pure Vierge Marie soit entrée dans le Temple et y a reçu Son Éducation Spirituelle qui a fait d'Elle un vase de l'Incarnation du Fils de Dieu.

C'est pourquoi, à compter de ce jour aux offices des Vigiles est chanté le chant triomphal de la Nativité : "Le Christ naît, glorifiez-Le ; le Christ descend des Cieux, allez à Sa Rencontre ; le Christ est sur terre, élevez-vous. Chantez le Seigneur toute la terre et, dans votre joie, peuples, célébrez-Le, car Il S'est couvert de gloire" (1er Hirmos du Canon des Matines).

Nous devons écouter ce chant avec un cœur ému car il nous annonce la venue prochaine de la Fête joyeuse de la Nativité selon la chair de Notre Seigneur Jésus Christ. Et plus nous approchons de ce jour radieux, plus nous entendons lors des offices des paroles qui nous en rapprochent.

En jeûnant, nous déplaçons notre centre d'intérêt de nous-mêmes vers les autres, passons moins de temps à nous soucier de ce que nous mangerons, de quand nous mangerons, de quelle quantité nous mangerons et ainsi de suite et cela afin de voir notre temps s'accroître pour la prière et pour l’aumône (matériel et spirituel).

Nous apprenons par le jeûne que nous pouvons prendre le contrôle de choses auxquelles parfois nous laissons latitude de prendre contrôle de nous – et pour nombre de gens, la nourriture est un élément contrôlant.

Pendant que nous jeûnons de la nourriture, cependant, nous avons aussi à relever le défi de jeûner du péché, des commérages, de la jalousie, de la colère et de toutes ces autres choses que, bien que nous puissions souvent les contrôler, bien trop souvent, nous les laissons, elles, nous contrôler.

Ce n’est pas uniquement le jeûne de nourriture, mais également le jeûne du flux incessant des informations non-essentielles, le jeûne d’« infobésité ».

Préparation pour Noël

Pendant cette période, nous pouvons lire davantage la Parole de Dieu. Nous pouvons prier davantage. Nous pouvons nous confesser plus souvent. Nous pouvons nous exercer à être miséricordieux avec notre entourage humain et avec toutes les créatures. Nous nous préparons ainsi au grand mystère de Noël : Dieu devenu un être humain parmi d’autres, assumant tout ce qui est humain, et habitant parmi les humains pour changer son monde de l’intérieur et le sauver.

Le jeûne de ce temps, uni à la prière plus intense, soutient la veille, l’attente, préparation aux épreuves inouïes que connaîtra l’humanité avant la lumineuse manifestation du Verbe.

Selon l’Eglise orthodoxe, il dure 40 jours : du 15 novembre (inclus) au 25 décembre (les dates sont indiquées selon le calendrier orthodoxe qui est différent du calendrier civil).

La veille de la Nativité, on ne mange que le soir et on prend seulement des céréales et des fruits. Le jour de la Nativité quel qu’il soit, on rompt l’abstinence et le jeûne après la célébration liturgique.

Le renoncement concerne également les envies et les pensées, les paroles vaines, les formes de dépendance (télévision, ordinateur, internet, réseaux sociaux, etc…), la sexualité... Dans un monde de surconsommation, le jeûne n’est pas seulement alimentaire !

Le jeûne est uni à la prière et à l’écoute de la Parole : lisons surtout le saint prophète Isaïe, lisons également en famille le Saint Evangile !

Le 25 décembre selon le calendrier ecclésiastique orthodoxe (7 janvier selon le calendrier civil) nous célébrons la Fête joyeuse de la Nativité du Christ. C'est la venue dans notre monde pécheur du Dieu Verbe Incarné. Dieu est devenu Vrai Homme sans cesser d'être Vrai Dieu afin de nous sauver du péché, de la malédiction et de la mort qui pesaient sur toute l'humanité consécutivement à la chute de nos ancêtres Adam et Eve.

Ce Carême de la Nativité commence le 15/28 novembre, il est parfois appelé dans la tradition russe "Carême de Philippe" car il débute le lendemain du jour où nous faisons mémoire du Saint Apôtre Philippe (14/27 novembre).

Durant tout le Carême de la Nativité, nous sommes appelés à nous abstenir de viande, œufs et produits laitiers. En même temps dans ce cadre, nous sommes mis au défi de jeûner du mieux de nos possibilités et de le faire de manière constante.

Si nous sommes amenés à devoir modifier l'étendue de notre jeûne dans ce cadre-ci, c'est bien entendu possible mais en tout cas, notre jeûne devrait être régulier et homogène (avec des produits pas chers et modestes) car le Christ ne voit pas le jeûne comme une option mais comme un devoir, pour confirmer et donner suite à un engagement dans le Baptême. Dans l'Évangile selon saint Matthieu, le Christ dit : « Lorsque vous jeûnez, ne soyez pas comme les hypocrites », Il ne dit pas « Si vous jeûnez » ou « Si vous choisissez de jeûner ».

Ce Carême n'est pas aussi strict que le Grand-Carême : les lundi, mercredi, vendredi on s'abstient de consommer du poisson, du vin et de l'huile. Le poisson est autorisé les samedi et dimanche. Le vin et l'huile sont autorisé tous les jours sauf lundi, mercredi, vendredi.

Le 21 novembre (4 décembre selon le calendrier civil), mémoire de la Présentation de la Mère de Dieu au Temple, on mange du poisson, peu importe le jour de la semaine.

C'est comme si nous percevions, loin, très loin, la première lumière de la plus grande des joies possibles : la Venue de Dieu dans Sa Création ! Dès lors, l'Église annonce la Venue du Christ, l'Incarnation de Dieu, Son Entrée dans le monde afin de le sauver.

Pour finir, le 20 décembre, l'Église entame l'Avant-Fête de la Nativité dont la structure liturgique est similaire à la Semaine Sainte qui précède Pâque (Paskha).

Du 20 au 24 décembre (2 au 6 janvier selon le calendrier civil) on s'abstient de manger du poisson. La veille de la Nativité on mange traditionnellement de la "koutiya" ou "kolivo", préparation de graines de blé mélangées à du miel ou autre graminée bouillies et des noisettes ce qui doit nous rappeler que le Carême ne s'interrompt qu'après la Divine Liturgie de Noël.

Durant les deux dimanches précédant Noël, l'Église commémore les Ancêtres et les Pères : les Saints Prophètes et les Saints de l'Ancien Testament qui ont préparé cette venue qui ont amené l'histoire elle-même à être dans l'expectative dans l'attente pour le salut et la réconciliation de l'humanité avec Dieu.

Deuxième dimanche avant la Nativité du Christ, nous commémorons le des Saints Ancêtres, les Justes vétérotestamentaires (de l’Ancien Testament) grâce auxquels la Foi en un Messie à venir fut maintenue parmi les hommes et grâce auxquels Sa manifestation sur terre fut possible.

Le dimanche avant la Nativité, Dimanche de la Généalogie, la Sainte Église glorifie toute la généalogie des Ancêtres du Christ dans la chair et à la Divine Liturgie est lu l'Évangile de Saint Matthieu qui énumère cette généalogie depuis Abraham.

De façon particulièrement solennelle l’Église célèbre la Vigile de la Nativité avec lecture des prophéties annonçant la Venue du Messie. La joie s'exprime dans ce chant triomphal reprenant les paroles prophétiques d'Isaïe : Dieu est avec nous, sachez-le, nations, et soumettez-vous, car Dieu est avec nous !

C'est ainsi que progressivement durant ces quarante jours l’Église nous prépare à cette Fête que les livres liturgiques nomment également le Pâques d'hiver. C'est ainsi que durant des siècles et des siècles, les Chrétiens se préparaient et célébraient cette Fête joyeuse annoncée par les Saints Prophètes.

Quand le jeûne s’achève, nous nous exclamons « Christ est né ! Glorifiez-Le ! » et commençons une période de célébration jusqu’à la veille de la Théophanie. Avec ces paroles quelque chose change dans notre vie dans l'air même que nous respirons dans toute l'atmosphère de la vie de l'Église.

La nouveauté de l’incarnation de Dieu le Verbe

La Naissance du Fils de Dieu en tant qu'enfant est le début du ministère salvateur qui va Le mener pour notre Salut jusqu’à l'ultime sacrifice de la Croix.

Cette immense Fête est en réalité la mère de toutes les Fêtes car en elle trouvent leur fondement la Théophanie, le Pâques, l'Ascension et la Pentecôte. Si le Christ n'était pas né dans la chair, Il n'aurait pas été baptisé – ce qui est la Fête de la Théophanie ; Il n'aurait pas souffert et ne serait pas ressuscité – ce qui est la Fête de la Pâque ; Il n'aurait pas envoyé le Saint Esprit – ce qui est la Pentecôte. Ainsi, de cette fête de la Nativité du Christ sont nées toutes nos autres fêtes comme d'une même source naissent différents ruisseaux.

Il est donc compréhensible que la Sainte Église nous appelle à nous préparer à accueillir cette grande et joyeuse Fête. Elle désire que nous préparions nos âmes à sa célébration solennelle par le jeûne et la pénitence, que nous entrions par avance dans l'esprit et l'état d'esprit de cette Fête afin que nous la célébrions de façon consciente et qu'elle porte en nous des fruits et soit salutaire pour nos âmes.

Festivité de Noël dans notre société d’aujourd’hui

Que voyons-nous aujourd'hui ? Les ennemis de Dieu ont cherché à effacer le Christ de la conscience des Chrétiens et ont pu atteindre des résultats significatifs par la faute même des chrétiens. C'est ainsi que le monde chrétien contemporain en est venu à célébrer la Nativité du Christ… sans le Christ !

Il n'y a rien de mal dans la coutume du sapin de Noël et des cadeaux pour les petits enfants mais ce qui est mal c'est lorsque le sapin et les cadeaux en viennent à éclipser le Christ jusqu'à aboutir à Son total oubli ! N'oublions jamais que pour nous Chrétiens, le Christ doit toujours occuper la première place, être au centre de notre vie et ce notamment les jours où nous célébrons Sa Venue parmi nous, pour notre propre Salut.

Et maintenant, les gauchistes progressistes veulent interdire de parler de NOËL, MARIE, JESUS, etc… sous prétexte que « tout le monde n’est pas chrétien » et que « ça peut être stigmatisant pour les non-chrétiens ».

Sachons que nous devrions avoir honte d'emboîter le pas aux ennemis du Christ, qui poussés par le diable luttent contre Lui et s'efforcent par tous les moyens de nous entraîner dans leur camp. Se peut-il que pour des biens éphémères par lesquels ils tentent de nous séduire, nous soyons prêts à trahir notre Seigneur et Sauveur ? Qu'il n'en soit jamais ainsi !

Est-ce que nous nous préparons comme il se doit à la Venue dans ce monde du Fils de Dieu ?

Alors que les ennemis du Christ ont tout fait pour éradiquer cette Fête de nos consciences, la priver de toute signification, en ont fait une banale "fête saisonnière" pour laquelle il est de coutume de s'offrir mutuellement des cadeaux. Les commerçants se préparent bien en amont en faisant la publicité pour leurs produits et nous savons bien que c'est une période où effectivement le commerce est très actif et très lucratif pour les commerçants. Mais presque personne n'a la moindre pensée pour Celui Qui est né en ce jour de Fête : le Christ Sauveur du monde ! Ce jour se résume à des réjouissances, des distractions, des festins, des cadeaux, toutes choses qui n'ont rien de commun avec la Nativité du Christ. Et de nos jours, nous voyons combien en ce jour cet événement grandiose de l'histoire de l'humanité est de plus en plus oublié et ignoré.

Voilà avec quelle ruse et quelle maîtrise travaillent les ennemis du Christ et il est triste de voir que certains des fidèles orthodoxes se laissent entraîner dans ce courant de "guerre froide" contre le Christianisme.

Et cependant, notre Sainte Église nous enseigne à une tout autre célébration de cette Fête et nous appelle quarante jours avant à nous y préparer. Évidemment, non seulement on peut faire des cadeaux, c'est même très bien, cependant ce ne doit pas être une fin en soi. Célébrer de façon chrétienne n'est possible que lorsque nous nous efforçons à purifier nos âmes de toute impureté et de tout péché.

C'est dans ce but que dès les premiers siècles du Christianisme, l’Église a établi un Carême de quarante jours précédant la Nativité du Christ, quarante jours pendant lesquels on jeûne, on se confesse et l'on communie aux Saints Dons. Le jeûne uni à la prière et à l’écoute de la Bible n’est pas une frustration mais le renoncement libre selon l’Esprit. Le chrétien acquiert ainsi la pureté de l’âme et du corps et la disponibilité spirituelle en vue de l’illumination.

Pour finir, c'est tout de même étrange que dans notre société – une société dans laquelle des gens dépensent librement et joyeusement des sommes énormes d'argent pour des régimes, nombre desquels prescrivant de s'abstenir de viande et de produits laitiers – malgré cela, le jeûne n'est pas plus largement suivi. Qu'il est étrange que le moindre "Régime Montignac" ou le moindre gourou du régime ou le moindre médecin nous dit de nous abstenir de manger de la viande ou du fromage ou du beurre et nous le ferons avec joie – et paierons même cher pour son conseil alors que lorsque l'Église offre ce même conseil (gratuitement !), nous avons tendance à rechigner comme si on nous demandait l'impossible.