Erreurs papistes

#Degré 0 , #Histoire

Je souhaite parler ici des différentes préjugés à propos du christianisme orthodoxe, qui existent dans le monde occidentale, et qui passent d'un livre à l'autre, comme quelque chose communément admise.

Je prend l'exemple d'un livre en langue française, édité en 1901, dans lequel on peut trouver les mêmes opinions erronés que dans la majorité des livres (et sources internet) en langue française sur le christianisme orthodoxe :  

Voici un extrait de la première conférence, page 17, sur l'histoire de l'Eglise Russe :

Même dans ce petit morceau il y a 4 erreurs historiques :

  1. On ne peux pas parler des cosaques à onzième siècle. Les cosaques du Dniepr et du Don ont fait leurs apparition au seizième siècle.
  2. "L'état à demi-sauvage des populations ne lui permettait pas de recruter un clergé indigène" - cette phrase soit un mensonge, soit écrite par ignorance. En effet, le premier métropolite d'origine russe a eu la responsabilité des diocèses russes entre 1051 et 1055 avec le titre "митрополит Киевский и всея Руси" (métropolite de Kiev et de toute la Russie). Son prénom - Hilarion (Иларион) et il est également l'auteur du premier ouvrage de la littérature russe : La parole sur la loi et la Grâce (Слово о законе и благодати).
  3. Il n'y avait pas une appellation "Eglise byzantine" à l'époque.
  4. La rupture (le schisme) de 1054 n'a pas été initié par le patriarche de Constantinople Michel (Cérulaire), mais par une délégation des prélats papistes de Rome qui sont venus à Constantinople avec un ultimatum pour que les orthodoxes reconnaissent le "filioque" comme un vrai dogme. Face au refus des orthodoxes - les prélats papistes ont fait la rupture par l'excommunication. Il ne s'agit pas de la personnalité du patriarche de Constantinople de l'époque, mais d'une position commune de quatre patriarches orthodoxes : de Jérusalem, d'Antioche, d'Alexandrie et de Constantinople. Cette position est la défense de l'Orthodoxie contre les innovations romaines. Donc, il ne s'agit pas de "schisme de Michel Cérulaire", mais une séparation pour préserver le dogme orthodoxe.

Voici les erreurs historiques. 

Dans la deuxième conférence du même livre, nous verrons les erreurs plus importantes.

Les divergences dogmatiques sont présentés ici d'une manière statique, et cela peut laisser penser cela toujours (depuis l'année 1054) était comme ça.

Mais on examine la question d'une manière chronologique, il apparaît qu'en 1054 il n'y avait que deux différences dogmatiques : 

  1. Ajout de "filioque" par les Occidentaux (la procession du Saint Esprit),
  2. Primauté de pape de Rome.

 Les autres sujets ont été rajoutés par les hétérodoxes romains après 1054.

Par conséquent, si quelqu'un a des "vives préoccupations" pour la "réunion des Eglises orientales avec l'Eglise romaine" - alors, cette personne doit rejeter les dogmes suivants : dogme du purgatoire (apparu en 1336), dogme des indulgences (apparu en 1476, le pape Sixte IV décrète que les indulgences peuvent s'acheter pour réduire le temps de purgatoire), dogme de l'Immaculée-Conception (proclamé en 1854), dogme de l'infaillibilité pontificale (proclamé en 1870). 

Ci-dessus la liste de divergences des rites.

Je ne répondrai pas à tout, mais seulement sur les trois points : 

  1. baptême par immersion,
  2. usage du pain fermenté pour l'eucharistie,
  3. mariage des prêtres.

Le baptême doit se faire par immersion sur quelqu'un en bonne santé et qui n'est pas paralysé, n'est pas alité. C'est par l'immersion que le Seigneur Jésus Christ fut baptisé par saint Jean Baptiste. Les orthodoxes n'ont rien inventé, mais suivent la Tradition des Apôtres.

 Le mot "artos" est utilisé dans l'évangile pour décrire la Cène mystique du Seigneur. Ce mot - ἄρτος - veut dire "pain levé". Encore une fois, les orthodoxes n'ont rien inventé, mais suivent la Tradition des Apôtres.

Pour le troisième point, je veux tout simplement citer un père de l'Eglise qui a vécu bien avant la séparation des papistes romains avec les orthodoxes : 

« Le prophète Isaïe n'avait-il pas d'épouse (Is 7:3) ? Et cela ne fut pas un obstacle à l'Esprit. Il avait même des rapports avec son épouse et il était prophète.
Moïse n'avait-il pas une épouse (Nombres 12:1) ? Et cependant il fit éclater les rochers (Exode 17:1-6), il changea l'atmosphère (Exode 10:21-22), il conversait avec Dieu (Exode 19:3-8), il suspendit la colère divine (Exode 32:7-14). 
Abraham n'avait-il pas une épouse ? Et il devint le père de nations nombreuses (Genèse 17:4) et de l'Eglise. Il eut pour fils Isaac. Celui-ci ne devient-il pas pour lui le principe d'actes de vertu ? N'a-t-il point offert son petit enfant, le fruit de son mariage (Genèse 22:1-19) ? Ne devint-il pas à la fois un père et un ami de Dieu ? Ne pouvait-on pas voir un prêtre naître de ses propres entrailles ? Un prêtre et un père ? la nature vaincue et la piété triomphante, le cœur piétiné et les actes de piété vainqueurs, le père brisé et l'ami de Dieu couronné ? N'as-tu point vu un homme aimer totalement son enfant et son Dieu ? Le mariage fut-il un obstacle ? ...
Mais quoi ? Pierre, le fondement de l'Eglise, ... , cet homme n'avait-il pas d'épouse ? Oui ! Il en avait. Qu'il en ait eu, écoute l'évangéliste. Que dit-il ? Jésus entra chez la belle-mère de Pierre, brûlante de fièvre (Marc 1:29-30). Mais où il y a belle-mère, il y a aussi épouse ; où il y a épouse, il y a aussi mariage.
Mais quoi ? Philippe n'a-t-il pas eu quatre filles (Actes 21:8-9) ? Mais où il y a quatre filles, il y a aussi épouse et mariage.
Et le Christ alors ? Né d'une vierge, Il parut à un mariage et y apporté un présent. Ils n'ont point de vin (Jean 2:3). Et de l'eau Il fit du vin, honorant le mariage par la virginité, le faisant valoir par Son présent. »

Saint Jean Chrysostome, homélies sur Ozias

Je souhaite finalement apporter une précision, car l'expression "mariage des prêtres" n'est pas correcte. Un homme marié peut devenir prêtre, mais une fois prêtre, un homme ne peut plus se marier. Un prêtre célibataire ne peux plus se marier. Et si un prêtre veuf souhaite se remarier, il perd la qualité de prêtre.