Comment les Occidentaux avaient perdu la foi en Dieu

#Degré 0

Essayons de comprendre, chronologiquement, comment l'Europe Occidentale est devenue un désert spirituel, - où la majorité de personnes a perdu l'idée qu'il existe une autorité supérieure donnant un sens à la vie, où la foi chrétienne est remplacée par la psychologie. Car actuellement, le paysage spirituel occidental se résume en trois mots : incrédulité, fragmentation, éclatement. 

XI siècle : l'événement majeur se produit en 1054, lorsque le patriarche de Rome se sépare pour des raisons dogmatiques de quatre autres patriarches : Constantinople, Alexandrie, Antioche, Jérusalem. Les quatre patriarcats sont restés orthodoxes, car ils ont gardé la confession de foi orthodoxe. Leur antagoniste, le patriarche de Rome (" pape " est une appellation locale pour les sièges de Rome et d'Alexandrie) est devenue hétérodoxe après la séparation avec les orthodoxes. Les hétérodoxes n'ont pas voulu s'appeler eux-mêmes comme " hétérodoxes " (ils ne pouvaient pas non plus de se dire " orthodoxes "), ce pourquoi ils ont mis au point un néologisme " les catholiques romains ".

XIII siècle : développement de la philosophie scolastique par dominicain italien Thomas d'Aquin.

XIV siècle : le nominalisme fait son apparition, avec les écrits franciscain anglais Guillaume d'Ockham. Cet enseignement provoque une rupture - dans la pensée des gens le lien entre le monde transcendant et le monde matériel est rompu. Avec le nominalisme, les objets et les actions du monde matériel ne tirent leur sens que de la volonté humaine.

XV siècle : la Renaissance apporte une nouvelle conception. Avec elle, la vision et l'imagination de l'Occident se détourne de Dieu pour s'intéresser à l'homme, " mesure de toute chose ". Un vrai changement culturel s'opère : le passage du théocentrisme à l'anthropocentrisme, avec comme devise " Nous pouvons être ce que nous voulons ". Le danger était que les humanistes pouvait s'éprendre de l'homme, de sa créativité, de sa capacité d'action, au point d'en oublier son inclination chronique au péché. 

XVI siècle : la Réforme (1520) défait l'unité religieuse du monde papiste. Dans les pays protestants éclate une insoluble crise de l'autorité religieuse, dont vont résulter, dans les siècles suivants, des schismes en série.

XVII siècle : les Guerres de Religion favorisent la naissance des états-nations modernes, tout en jetant un discrédit supplémentaire sur la religion. Le modèle cosmique organique est remplacé par une vision mécaniste de l'univers, sans lien nécessaire avec la transcendance.

XVIII siècle : la période des " Lumières " a minimisé l'influence de références religieuses sur la société. Les révolutions américaine (1776) et française (1789) rompent avec l'Ancien Régime et ses hiérarchies pour inaugurer une nouvelle ère. La vie publique est soumise à la " Raison ", tandis que la religion, vestige des " âges sombres ", est reléguée à la sphère privée.

XIX siècle : la Révolution Industrielle, triomphante, pulvérise le mode de vie et les coutumes de la vie paysanne, déracine les populations rurales et provoque un exode de masse vers les villes. Les relations entres les personnes tendent de plus en plus à se définir en termes financiers. Les élites culturelles sont gagnées par l'athéisme, sous l'influence de Karl Marx, Charles Darwin, Sigmund Freud. Frédéric Nietzsche se servit de Darwin pour proclamer : " Dieu est mort ! Et c'est nous qui l'avons tué ! ". La citation la plus célèbre de Karl Marx : " La religion est l'opium du peuple ".

XX siècle : après la Première Guerre mondiale s'accéléra le mouvement d'abandon des valeurs et des figures traditionnelles de l'autorité et de la culture. L'horreur de deux guerres mondiales ébranle sérieusement la foi dans les dieux de la Raison et Progrès et Celui des chrétiens. Dans la société de consommation les hommes s'intéressent, plus qu'au reste, à eux-mêmes et à satisfaction de leurs pulsions personnelles. La révolution sexuelle met l'individu et ses désirs charnels au centre du nouvel ordre social. L'humanité est passée d'un monde souffrant mais dans lequel toute chose était signifiante et liée aux autres, à un confort sophistiqué, mais éclaté et vide de sens.

XXI siècle : l'Occident moderne vit comme si Dieu n'existait pas.

Actuellement, dans la société de consommation tous les efforts des gens sont focalisés pour les 2 points : argent et plaisir. Les gens mettent maximum d'attention pour avoir de l'argent pour acheter des plaisirs. C'est une bonne chose pour l'économie du marché, mais pas pour l'âme humaine. La solution pour les occidentaux est de comprendre que le bonheur réside dans les choses qui se rapportent à l'éternité, et non pas à la vanité. Le bonheur n'est pas dans la consommation des choses périssables, ni dans la possession ou la propriété d'un tel ou tel objet. Il faut également comprendre que servir ses passions n'apporte par le bonheur, mais la souffrance passive. Le temps de la vie terrestre est limité et c'est dommage d'échanger tout son temps contre l'argent au lieu d'utiliser le temps libre pour édifier son âme.

La solution pour les personnes ayant grandi dans l'environnement culturel de l'Occident est de se tourner vers le christianisme authentique qui est le christianisme orthodoxe. Il faut moins courir à gagner et à dépenser l'argent, mais plus consacrer son temps à l'étudier en profondeur l'héritage spirituel de civilisations orthodoxes : hellénique, serbe, bulgare, roumaine, géorgienne, russe.

Avec cela vous pouvez également lire les vies et les oeuvres des saints orthodoxes qui ont vécu à l'Occident avant l'année 1054, tels que saint Irénée de Lyon (+202), saint Cyprien de Carthage (+258), saint Ambroise de Milan (+397), saint Martin de Tours (+397), saint Patrick d'Irlande (+461), saint Benoît de Nursie (+547).

Je vous invite à lire les travaux de père Wladimir Guettée, né René François Guettée (+1892), en commençant par " Souvenirs d'un prêtre romain devenu orthodoxe ".

Pour la fin, je partage avec vous la citation de saint Joseph d'Optino (+1911) : " L'argent - c'est une poussière, mais cette poussière a des propriétés dangereuses d'aveugler les yeux et salir le coeur. Mais nous pouvons avoir l'argent et ne pas avoir la passion pour l'argent - quand l'homme a l'humeur égale lorsqu'il a de l'argent, ou il n'a pas d'argent. Avec cette disposition de l'âme, l'argent n'empêche pas le salut de l'home. ".