NOEL

#Degré 1

J’aimerai expliquer avec mes mots (en rajoutant aussi ma propre traduction de prêche de saint Jean de Kronchtadt), qu’est-ce que la fête de Noël pour les chrétiens orthodoxes.

Tout d’abord, cette fête est l’une de douze grandes fêtes de l’Orthodoxie ; la fête supérieure aux douze grandes fêtes est la fête de Pâques.

Parmi ces douze grandes fêtes, seulement les 2 fêtes sont précédées d’une période de carême : Noël (carême de 40 jours) et Dormition de la Vierge Marie (carême de deux semaines).

Pourquoi est-ce qu’on instaure les périodes de restriction de certains aliments (carême) avant les fêtes ? Essentiellement, pour deux raisons – préparation spirituelle pour la fête et réjouissance complète après la fête.

La fête de Nativité du Christ, communément appelée Noël, est une commémoration d’un événement historique – l’incarnation du Verbe de Dieu. Pour comprendre la signification de cette fête, il faut lire le premier chapitre de l’évangile selon saint Jean. Le descriptif historique de l’événement – dans le deuxième chapitre de l’évangile selon saint Luc ; mais également – les deux premiers chapitres de l’évangile selon saint Matthieu.

Après la transgression d’Adam et Eve dans le jardin d’Eden, Dieu a eu miséricorde de l’humanité, mais Il ne pouvait pas, dans Sa justice, effacer les conséquences de la transgression, car le commandement fut donné afin d’éprouver la libre volonté de l’homme et sa fidélité envers Dieu. Alors, Dieu a envoyé Son Fils sur cette terre. Le Fils a souffert innocemment et mort crucifié sur la croix pour les péchés de toute l’humanité ; et par Sa mort Il a racheté la transgression de l’homme et a fait la paix entre l’homme et la justice de Dieu. La nuit de Noël nous commémorons la naissance Dieu le Verbe sur cette terre et la paix qu’Il a apportée.

Maintenant je vais citer un fragment du prêche de saint Jean de Kronstadt (+1908) :

« L’Eglise chante avec les Anges : « Gloire à Dieu dans les lieux très-hauts ; et sur la terre, paix ; et la bienveillance parmi les hommes » (Luc 2:14).

Mais vous pouvez demander : où sont les bienfaits de la paix de Dieu, le calme céleste sur cette terre, alors que dès le début jusqu’à maintenant la guerre ne se sont jamais arrêtées, avec des scènes effroyables de tuerie et effusion du sang ? Car de temps en autre – les passions humaines, et en temps de temps de guerre et en temps de paix, produisent les tempêtes et les perturbations dans les masses de gens et dans les vies de certaines personnes en particulier.

Où sont les bienfaits de la paix céleste, apportée sur la terre par la douce lumière de la sainte gloire du Père – le Fils de Dieu, Qui s’est incarné ?

Les Anges sans doute, ont annoncé la vérité. La paix est apportée et donnée sur la terre. Ce trésor céleste, saint, inestimable, a besoin du gardien, conservateur et distributeur – et le Roi de la Création, Seigneur Jésus Christ a confié cette paix à Son Eglise. A travers de pasteurs de l’Eglise le Christ donne la paix salvatrice à tous ceux qui Le cherchent.

En quoi consiste la paix, apportée par le Christ sur cette terre ?

La réconciliation entre les descendants d’Adam et Dieu ; le mur infranchissable de séparation est désormais détruit ; la malédiction est abolie ; la liste des péchés est déchirée ; la mort est vaincue, frappée à la tête ; à tous ceux qui veulent être sauvés la grâce de salut est donnée, et « sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété » (2Pierre 1:2-3). A tout le monde est ouvert l’accès libre vers Dieu, à tout le monde est donnée la possibilité de la rémission complète des péchés, afin de devenir saints et demeurer tranquilles parmi toutes les tempêtes et perturbations de ce monde de péché.

« Venez à Moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et Je vous donnerai du repos » (Matthieu 11:28). C’est-à-dire, venez vers Moi, par le moyen de la foi et du repentir, toutes les personnes usées par le travail et chargés des péchés, et Je vous enlèverai le joug du péché, Je chasserai la tempête des passions, Je transformerai la tempête en calme silencieux – et par votre propre expérience vous comprendrez que J’ai apporté la paix sur la terre – à tous ceux qui désirent et cherchent la paix ; à condition de croire en Moi et de se convertir véritablement en pleurant ses péchés sans hypocrisie. « Car Mon joug est doux, et Mon fardeau léger » (Matthieu 11:30).

Et voilà la paix, apportée par le Christ sur la terre et annoncée en chantant dans le ciel par les Anges, consiste et gardée dans l’Eglise du Christ sur la terre ; pour que à cette source puissent venir et en puiser en abondance tous les croyants qui gardent la vraie foi font le sincère repentir.

Vous entendez combien souvent l’Eglise par les prêtres donne « paix à tous », à toutes les personnes qui prient dans l’église, et qu’au retour, les paroissiens souhaitent la paix au prêtre ?

Oh, comme est bienheureux et doux la paix du Seigneur Jésus Christ, qui est offert comme un don à l’Eglise et à tous les fidèles ! Vraiment, l’âme qui a gouté la paix de Dieu, ressent la félicité paradisiaque en étant en communion avec Dieu. Et qui parmi nous n’aurai pas désiré cette paix ? Car les péchés et les passions font des tempêtes périlleuses dans les âmes des pécheurs, font languir, oppriment, brulent, déchirent la pauvre âme.

Le monde du péché de connais pas et ne cherche pas cette paix, qui est le précurseur de la paix éternelle dans les cieux. Les gens de ce monde connaissent la paix terrestre, illusoire, brève, – la paix qui provienne de la réussite dans les affaires et acquisitions, des avancés de l’égoïsme, amour de la vaine gloire, et de convoitises charnelles ; la paix qui provienne de la magie du spectacle, de la satisfaction de sentiment de la vengeance, etc… Ce n’est pas la paix de Dieu, mais la paix charnelle, pécheresse, diabolique. Ce n’est pas cette paix qui a été apportée sur la terre par le Fils de Dieu. Voilà pourquoi Il nous dit : « Je vous laisse la paix, Je vous donne Ma paix. Je ne vous la donne pas comme le monde donne. » (Jean 14:27). C’est-à-dire, Je ne vous donne pas la même qui donne « le monde entier git dans la puissance du malin » (voir 1Jean 5:19) ».

Et, pour conclure, le saint pasteur lance un appel à l’action à son auditoire :

« Venez, les pécheurs semblables à moi, vers le Christ-Sauveur avec la foi et le repentir sans hypocrisie, – et Il vous donnera la paix. Plusieurs fois j’ai subi la révolte des passions (révolte qui apporte la destruction et la mort), et chaque fois, il s’agit de multitude de cas, j’ai obtenu du Seigneur la délivrance rapide et la liberté de la tempête dans mon âme et la paix céleste de la Grace de Dieu. Voici quelle paix est apportée sur la terre par le Fils de Dieu, Qui s’est incarné ! ».

Pour chaque des douze grandes fêtes dans l’Eglise Orthodoxe il existe des chants dédiés : tropaire et kondakion. Voici ces chants de Noël :

TROPAIRE DE NOEL, mode 4

Ta naissance, ô Christ, notre Dieu,

a fait resplendir dans le monde la lumière de l'intelligence :

ceux qui servaient les astres,

sont instruits par l'astre de T'adorer, Soleil de Justice,

et Te contempler, Orient venant des hauteurs.

Seigneur, gloire à Toi !

KONDAKION DE NOEL, mode 3

La Vierge aujourd'hui met au monde le Préexistant,

et la terre offre une grotte à l'Inaccessible ;

les anges et les pasteurs Le louent ;

et les mages avec l'étoile voyagent.

Car pour nous est né ce petit Enfant, Dieu éternel et avant les siècles !



P.S. : voici la source en langue russe : Полное собраніе сочиненій Протоіерея Iоанна Ильича Сергіева. Томъ 1-й. — Изданіе второе. — СПб.: Типографія В. Ерофеева, 1893. — С 244-247.