LE CHRISTIANISME ENTRE QUATRIÈME ET ONZIÈME SIÈCLES

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En 313, l’empereur Constantin rencontra à Milan le coempereur Licinius et concluait avec lui un accord de partage de l’Empire. Parmi les mesures prises en commun figurait un édit de tolérance religieuse, inspiré par Constantin, connu sous le vocable d’« Edit de Milan ».

Après 313 l’Eglise sort des catacombes et monte en puissance du point de vue du nombre des fidèles.

Pourquoi alors l’empereur Constantin a décidé de s’attacher au christianisme, même s’il reportait le baptême et fut baptisé très peu de temps avant de sa mort ? Ce changement intervient après une épisode devenu célèbre dans le récit de la vie de l’empereur. Alors qu’il traverse la Gaule avec son armée, il aperçoit une croix lumineuse dans le ciel sur laquelle est écrit « Par ce signe, tu vaincras ». La mère de l’empereur, sainte Hélène, était une chrétienne fervente. Un des principaux conseillers de l’empereur fut saint Hosius, évêque de Cordoue.

L’une des conséquences directes de ce changement d’orientation religieuse est le transfert de la capitale impériale de Rome à Constantinople, décidé en 324. C’est un emplacement unique : un carrefour entre l’Orient et l’Occident. Construite à l’endroit d’un ancien village de pêcheurs appelé Byzance, la nouvelle capitale devient très rapidement le cœur politique de l’Empire Romain. A partir du cinquième siècle la ville de Constantinople est appelée aussi la « Nouvelle Rome » ou « Deuxième Rome ».

Le choix de transférer la capitale impériale est motivé par des raisons à la fois politiques, économiques et religieuses. Sur ce dernier volet, il s’agit de bâtir une capitale nouvelle, libérée de ses marques païennes, en vue de la constitution d’un Empire appelé à devenir chrétien. Par la suite, au sixième siècle, la magnifique cathédrale Sainte-Sophie y est érigée.

La rapidité et la facilité avec laquelle l’Eglise se coule dans le moule de la civilisation gréco-romaine et impériale entraînent une réaction chez ceux qui entendent maintenir une exigence spirituelle qui allait presque de soi dans une église marginale et persécutée. Pour nombre d’hommes et de femmes, dans la perspective d’atteindre le salut, il s’agit de dominer sa condition humaine, de s’en détacher par l’ascèse et la médiation pour se rapprocher de Dieu. Il s’agit d’imiter le Christ et de suivre à la lettre l’enseignement évangélique adressé au jeune homme riche : « si tu veux être accompli, va, vends tout ce que tu as et donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel, puis viens et suis-Moi » (Matthieu 19:21).

L’une des façons les plus simples et les plus spectaculaires de tout quitter, c’est le retrait du monde, l’anachorèse. Et le lieu privilégié de celle-ci, là où le Christ s’est retiré avant de commencer sa prédication, c’est le désert (en grec, érémos) : on devient alors ermite. Au début du IVème siècle, saint Antoine le Grand crée ainsi le modèle monastique (monos en grec, veut dire « seul ») : il se retire au désert égyptien pour y vivre le reste de sa vie. Sa biographie, ou plutôt il faut dire « hagiographie », écrite vers 357-358 par saint Athanase, pape d’Alexandrie, devint un best-seller du Moyen Âge, tant en Orient qu’en Occident, et fit à l’érémitisme une promotion inouïe.

Toutefois, vivre seul au désert est un acte d’héroïsme qui ne peut s’offrir à tous. Toujours en Egypte, saint Pacôme promeut le monastère : ceux qui sont volontaires pour cette vie nouvelle se regroupent en communautés placées sous la direction d’un maître spirituel, d’un père spirituel (abba en araméen veut dire « père », d’où le terme abbé), également appelé higoumène, ce que veut dire leader, conducteur en grec. Tous mènent la vie en commun (en grec – koinos bios) : c’est le cénobitisme. Le succès est éclatant : à sa mort, en 346, saint Pacôme régit 9 monastères d’hommes et 2 de femmes.

D’Egypte, le monachisme se répand comme une traînée de poudre dans le monde romain et au-delà : en Asie Mineure, en Syrie et surtout en Terre Sainte, à proximité de Jérusalem, dans le désert de Judée.

Dans le troisième quart du IVème siècle, saint Basile le Grand (originaire de Césarée) tente de faire prévaloir le cénobitisme : il édicte une série de préceptes qui auront une longue postérité. Il pousse au groupement de solitaires en fraternités, mais il ne prescrit pas une séparation stricte entre cénobitisme et érémitisme. Il admet la supériorité spirituelle de la vie érémitique, mais averti que les ermites auront plus de danger sur le chemin du salut comparativement aux frères dans les monastères cénobitiques.

Dans le désert de Judée se crée un nouveau type de monachisme : saint Euthyme (+ 473) et son disciple saint Sabbas (+ 532), deux Cappadociens, créent la Laure. Selon ce mode de vie, les moines vivent collectivement en reclus autour d’un torrent du désert de Judée. Chaque moine se choisit une cellule (kellion), soit une grotte dans la paroi du ravin, soit un petit édifice bâti sur le plateau aride avec une chambre et une pièce de service. Le moine y vit seul, travaillant et priant, durant toute la semaine. Le samedi, il se rend au centre de la Laure avec le produit de son travail, le plus souvent de la vannerie. Les ascètes prennent le repas et célèbrent les offices en commun, notamment la liturgie dominicale – le dimanche au petit matin, en mémoire du Résurrection du Christ dans la nuit entre le samedi et le dimanche.

Dès les années 350, la nouvelle capitale, Constantinople, grouille littéralement de moines. L’un des résultats du Concile de Chalcédoine (en 451), c’est de leur imposer des règles. Vers 460, le consul Stoudios fit édifier dans une zone presque vide à proximité de la Portée Dorée un grand monastère cénobitique qu’il consacra à saint Jean-Baptiste. Trois siècle plus tard, le monastère de Stoudios devient le plus célèbre et le plus puissant établissement de Constantinople. En 799, saint Théodore devient higoumène de monastère Stoudios. Il défend la primauté de la vie cénobitique ; il recherche la puissance sociale et l’indépendance économique. Voici les quatre qualités essentielles du moine stoudite : la chasteté, l’obéissance, la pauvreté et la stabilité. La chasteté : les contacts avec les femmes sont sévèrement contrôlés. L’obéissance : couper sa volonté propre pour être guidé, en Christ, par un père spirituel. La pauvreté : le moine ne doit rien avoir à lui, même le plus petit objet matériel – chaque semaine, les vêtements sont redistribués, sans considération de leur état ou de leur taille. La stabilité : les moines gyrovagues constituent l’un des maux endémiques du monachisme. L’âge minimal d’accès au monastère se situe à 16-17 ans, avec un noviciat. Le monastère est entouré d’une clôture ; c’est dans un xenodokheion que les moines accueillent les visiteurs et les pèlerins. Le monastère s’organise en petit village autosuffisant – saint Théodore répartit les moines en différents offices : économe, cellérier, jardinier, boulanger, copiste, iconographe, chantre, etc… Les enseignements de saint Théodore le Stoudite exercent sur le monachisme orthodoxe une influence profonde dont témoigne le grand nombre des manuscrits de ses œuvres. C’est la règle monastique du monastère Stoudion qui fut prise comme exemple par saint Théodose de Kiev (plus en détail : ici).

Le monachisme est également attiré par les montagnes. Ainsi, le mont Olympe de Bithynie (actuellement Ulu Dag en Turquie), à quelques kilomètres au sud de Brousse (Bursa), devient la montagne monastique la plus populaire du IXème et Xème siècle.

Dès le IXème siècle, l’Athos, la presqu’île la plus orientale de la Chalcidique, près de Thessalonique, alors désertée et devenue terrain de parcours pour les bêtes des paysans du coin, devient le haut-lieu de l’érémitisme. Mais cette situation fut bouleversée par l’arrivée d’un ancien de l’Olympe, saint Athanase. Originaire de Trébizonde, ancien brillant professeur dans les écoles de Constantinople, Athanase a vécu sur le mont Kyminas, plus à l’est de la Bithynie, dans un monastère fondé par un grand aristocrate, Michel Maléïnos. Nicéphore Phocas, le neveu de Michel, partant pour l’expédition qui lui permettra de reconquérir la Crète en 961, Nicéphore Phocas s’arrête à l’Athos où saint Athanase vit en ermite et l’embarque sur ses bateaux pour bénéficier de l’aide de ses prières. C’est d’ailleurs de tout temps la première tâche du moine : prier pour le succès de l’Empire chrétien. L’expédition de Nicéphore Phocas réussit là où d’innombrables tentatives ont échoué depuis plus d’un siècle : c’est le résultat de la prière du moine. Athanase retourne à l’Athos avec une solide dotation et obtient des autres ermites un terrain situé à l’extrémité de la péninsule où il fonde un monastère appelé Lavra, la laure par excellence. Le terme est le même qu’en Palestine, mais la réalité n’est pas exactement la même. Lavra est avant tout une cénobie : l’église et le réfectoire sont bâtis au centre d’une cour presque carrée dont le pourtour, formé par les cellules des moines, constitue la clôture. Mais ceux des moines qui auront atteint un haut degré de perfection sont autorisé à se retirer, par groupes de deux ou trois et en nombre extrêmement limité, dans les skits situés dans la montagne à une certaine distance de la cénobie. Pour autant, ils continuent à faire partie de celui-ci et restent sous l’autorité de l’unique higoumène. Saint Athanase puise largement dans les enseignements (spirituels et la gestion pratique) de Théodore le Stoudite : à côté de Lavra saint Athanase établit immédiatement un port pour ravitailler son monastère et en exporter les produits, perce la montagne pour amener l’eau jusqu’au jardin du monastère.

Petit à petit le mont d’Athos devient la référence : les princes étrangers, Russes, Serbes, Moldaves, y fondent leur monastère. Lorsque l’Empire Romain d’Orient perd l’Asie Mineure, il devient le pôle principal du monachisme orthodoxe.

Dès le quatrième siècle, il y eu une Pentarchie (cinq patriarcats historiques) – par ordre de préséance : Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem. Cette Pentarchie formait la base organisationnelle, voire canonique, de l’Eglise Orthodoxe en accord avec les décisions des Conciles Œcuméniques, et en particulier de celui de Chalcédoine en 451. Le vingt-huitième canon de ce Concile reconnaît une primauté d’honneur à l’évêque de Rome, mais confère le second rang à l’évêque de Constantinople, « parce que cette ville est une ville impériale ».

Chaque patriarcat regroupe un ensemble de diocèses avec à leur tête des évêques, archevêques et autres métropolites. Les sièges patriarcaux correspondent aux villes les plus importantes de l’Empire Romain, accordant le titre de patriarche à chacune de celles-ci. La Pentarchie s’impose finalement comme le modèle des autocéphalies locales dans l’Eglise Orthodoxe.

A la suite de Chypre, à qui est reconnu le titre d’Eglise autocéphale lors du IIIème Concile Œcuménique (Ephèse, en 431), un mouvement d’autocéphalies est initié.

L'Église orthodoxe géorgienne est autocéphale depuis 484.

En 870 le concile local de Constantinople accorde aux Bulgares un archevêché bulgare autonome. L'archevêché a eu son siège dans la capitale bulgare de Pliska et son diocèse a couvert tout le territoire de l'état bulgare. L'archevêché bulgare est sous la juridiction du patriarche de Constantinople, qui donne à cette nouvelle Eglise son primo-hiérarque, son clergé et livres liturgiques et théologiques. Saint Photios, patriarche de Constantinople, envoya les saints frères, Cyril et Méthode, en mission pour évangéliser les peuples slaves de la Bohème et la Moravie. Peu de temps après, en 886, les disciples les plus distingués de Saints Cyril et Méthode sont venu en Bulgarie. Le Tsar Boris I a confié aux disciples une mission d’instruire le futur clergé bulgare dans la liturgie en langue littéraire slave, spécialement conçu pour rendre l'évangile et les offices à l’église intelligible aux simples gens. C’est langue s’appelle le slavon. En 893, le clergé grec fut remplacé par le clergé bulgare qui officiait et prêchait en slavon.

En 927 le patriarcat de Constantinople a accordé sa dignité patriarcale à l’archevêché de Bulgarie. Ainsi, le patriarcat bulgare est devenu la première église orthodoxe slave autocéphale, et le 6ème patriarcat après Rome, Constantinople, Jérusalem, Alexandrie et Antioche. Le siège du patriarcat était le nouveau capital bulgare de Preslav bien que le patriarche pouvait résider dans la ville de Drastar (Silistra), un vieux centre chrétien célèbre pour ses martyres et traditions de chrétien.

Pendant la période de persécution il y avait relativement peu d’hérésies (déviations doctrinales). Étymologiquement, le mot vient du grec « hairesis » ce que veut dire « choisir », c’est-à-dire choisir un morceau de la Sainte Ecriture et de l’interpréter à sa guise, sans tenir compte de l’ensemble des textes de la Bible et de la finalité de la révélation biblique. Les hérésies naissent à cause de l’orgueil personnel de leur auteur qui rejette la Tradition qui est la foi transmise par les apôtres.

Le synonyme d’hérésie est hétérodoxie (doctrine différente).

Et le contraire d’hérésie est orthodoxie (doctrine juste).

Tandis que Constantin s’efforçait de favoriser le développement du christianisme, et d’empêcher toute division dans l’Eglise, une grave discussion naissait en Egypte et prenait tout à coup de si immenses proportions que l’Eglise tout entière en fut agitée. Sortie d’Alexandrie, comme de sa source, la discussion s’étendit dans toute l’Egypte, en Lybie et dans la haute Thébaïde.

C’est à partir de 320, un prêtre de la ville d’Alexandrie, nommé Arius, a commencé à prêcher une hérésie trinitaire, en affirmant que dans la Trinité, le Père seul est vraiment Dieu, les autres hypostases (personnes) étant des créatures. Monothéisme basique et simple, l’arianisme dénaturait le caractère de l’Incarnation et privait le Rédemption de son efficacité divine.

Cette hérésie suscita une mise au point doctrinale.

Constantin veut mettre fin aux controverses théologiques qui divisent les chrétiens. Il veut unifier les fondements de la foi chrétienne à l’heure où l’Eglise s’enracine au cœur de la société romaine. En 325, Constantin le Grand convoque le Ier concile œcuménique à Nicée, non loin de Constantinople. Ce concile réunit plusieurs centaines d’évêques qui doivent se positionner contre les enseignements diffusés par Arius.

La confession de foi qui est produite au cours de cette réunion initie un mouvement de définition claire et sans ambiguïté de la foi orthodoxe, en définissant clairement le vocabulaire théologique pour exprimer à l’aide de ce vocabulaire l’authentique Tradition apostolique.

Le concile de Nicée est le premier d’une série de sept, dits œcuméniques (œcuméné : le monde habité) en raison de leur autorité, qui ont précisé les principales composantes de la foi orthodoxe. Voici les sept conciles œcuméniques :

Concile de Nicée, en 325 – le Fils est de la même substance que le Père. Il est « consubstantiel » au Père. Ce concile condamne l’arianisme.

Concile de Constantinople, en 381 – le Saint Esprit est pleinement Dieu. Ce concile condamne le macédonianisme (le nom traditionnel de ce courant vient de l'évêque Macédonios Ier de Constantinople, déposé en janvier 360 ; les adeptes de ce courant sont également appelés « les pneumatomaques »). Point final sur le condamnation de l'arianisme.

Concile d’Ephese, en 431 – la Vierge Marie est dite « Théotokos », Enfantrice de Dieu. Elle participe à l’incarnation de la deuxième personne de la Trinité. Ce concile condamne le nestorianisme.

Concile de Chalcédoine, en 451 – Jésus Christ est pleinement humain et pleinement divin. Ce concile condamne le monophysisme.

Concile de Constantinople, en 553 – les trois personnes de la Trinité sont consubstantielles. Le concile rejette toute doctrine définissant le Christ comme deux hypostases. Il rappelle l’orthodoxie de l’enseignement de Cyrille d’Alexandrie et condamne ses adversaires.

Concile de Constantinople, en 681 – Seigneur Jésus Christ a deux volontés, l’une divine et l’autre humaine, inséparablement unies en une seule personne. Ce concile condamne le monothélisme.

Concile de Nicée, en 787 – les icônes (images sacrées) du Christ, de la Mère de Dieu et des saints ont toute leur place dans les églises, et leur vénération d’une manière orthodoxe est permise. Ce concile condamne l’hérésie iconoclaste.

Que se passe-t-il quand des évêques se rencontrent lors d’un concile ? La conciliarité est un de pilier du fonctionnement de l’Eglise Orthodoxe. A l’image de l’assemblée eucharistique, la conciliarité manifeste le consensus des hiérarques sur des questions de foi ou d’organisation. Ainsi, le Ier Concile Œcuménique affirmait la réalité de la divinité du Christ contre Arius. Concrètement, plus de trois cent évêque se réunissent alors ; ils viennent aussi bien d’Asie mineure, de Palestine, d’Egypte et d’Occident.

Pour autant, l’épiscopat n’est pas totalement autonome dans la prise de décision. En effet, un concile, outre la manifestation de cohésion qu’il inspire, n’acquiert de véritable autorité que lorsqu’il est reçu par le corps ecclésial (clergé et peuple).

Les sept Conciles Œcuméniques ont établi les dogmes de la foi orthodoxe, et tout ce qui est contraire aux décisions de ces 7 conciles est hétérodoxe. C’est pour cette raison, qu’on appelle l’Eglise Orthodoxe comme « l’Eglise de sept conciles ».

Le mot « dogme » vient du grec « dogma » - décision, décret.

L’ouvrage de référence qui systématise les dogmes chrétiens est l’« EXPOSÉ PRÉCIS DE LA FOI ORTHODOXE » de saint Jean Damascène (ou Jean de Damas, en grec : Ιωάννης ο Δαμασκηνός). Jean est né dans une famille chrétienne syriaque éminente de Damas au VIIème siècle. Son grand-père, Mansour, était chargé de la collecte des impôts de la région par l'empereur Héraclius. À la prise de la ville par les troupes arabo-musulmanes en 635, il resta en poste dans la nouvelle administration, comme nombre de fonctionnaires chrétiens. Son père, Serge servit lui aussi les califes musulmans°: il percevait des taxes dans l'ensemble du Moyen-Orient. Il obtint des califes omeyyades qu'ils épargnent à Damas la basilique Saint-Jean-Baptiste. Tous ses traités saint Jean Damascène a rédigé en grec. Auteur prolifique, on a sous son nom de nombreux textes : outre l’Exposé Précis De La Foi Orthodoxe (en latin : "De fide orthodoxa"), il a écrit les canons liturgiques, les écrits apologétiques concernant l'islam et les homélies sur la Vierge Marie. Saint Jean Damascène s’est présenté devant Dieu le 4 décembre 749.

Le symbole de la foi, aussi appelé « credo » (du latin credo : je crois), défini lors des deux premiers conciles, est dit lors de chaque Divine Liturgie. Il est composé de 12 articles.

Le troisième concile œcuménique a interdit de modifier (ajouter ou enlever quelque chose) de ce Symbole de Foi. Parce que la foi n’est pas une idéologie, mais une question centrale pour le mystère de salut en Christ.

En 809, un concile convoqué par Charlemagne à Aix-La-Chapelle a introduit « Filioque procedit » dans le Crédo, en modifiant l’article qui parle de Saint Esprit.

Le pape de Rome en exercice, Léon III, s’est opposé à cette innovation. Il fit réaliser deux boucliers en argent massif qu’il plaça de chaque côté du tombeau de saint apôtre Pierre, avec le Credo en latin et en grec, sans cette adjonction « Filioque procedit », qu’il considère comme hétérodoxe.

Il faudra attendre 1014, pour que le nouvel empereur du « Saint Empire Romain Germanique », Henri II impose à Rome l’adjonction du « Filioque procedit » dans la messe de son couronnement.

En 1053-1054 le pape Léon IX (1049-1054) est invité par le patriarche Michel Cérulaire (1043-1058) à se rendre à Constantinople. Trois légats romains y sont missionnés. Le 16 juin 1054 ils déposent sur l’autel de Sainte-Sophie une sentence d’excommunication, accusant les orthodoxes d’avoir, entre autres actions préjudiciables, soustrait le « Filioque » au texte du Credo.

Ainsi le patriarcat de Rome est devenu hétérodoxe.


Lecture recommandée : Wladimir Guettée, Histoire de l'Eglise, Tome 3.


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