Jour de mémoire de saint Grégoire le Théologien

#Degré 1

Saint Grégoire qui nous fêtons aujourd’hui est connu en Occident hétérodoxe comme « saint Grégoire de Nazianze », mais dans le monde orthodoxe il est célébré comme saint Grégoire le Théologien (+389).

Il n’est pas nommé « théologien » parce qu’il a étudié la théologie dans les écoles spécialisées, mais parce qu’avec son cœur pur il a vu Dieu, selon la promesse dans les commandements évangéliques.

Face à diverses hérésie st Grégoire a su exprimer la pensée orthodoxe et par ses discours et écrits convaincants il a su protéger plusieurs âmes du danger de se couper de l’Eglise du Christ.

Seulement trois hommes (parmi milliers des saints du calendrier liturgique orthodoxe) que l’Eglise honore de l’appellation de « Théologien » : saint apôtre Jean, saint évêque Grégoire, saint moine Siméon le Nouveau.

Maintenant – vous allez me dire – il y a beaucoup de personnes qui ont étudié la théologie à l’université ou dans les séminaires, et que l’on appelle « les théologiens ». C’est vrai, mais ils ont étudié seulement avec leur cerveau, et pas forcément (ou pas toujours) avec le cœur. Car c’est seulement avec le cœur pur et attentif, qu’on peut entrevoir les mystères divins.

Pour arriver à ce résultat – purifier son cœur – il faut d’abord faire des efforts ascétiques pour déraciner les passions. Et seulement après cette étape, on peut contempler Dieu. « Le Royaume de Dieu ne consiste pas en paroles, mais en puissance. » (1 Corinthiens 4:20) et cette puissance vient uniquement dans les cœurs purifiés.

En fait, nos passions nous séparent de Dieu – non seulement elles nous empêchent de théologiser (voir Dieu purement et simplement et d’en parler), mais aussi nous passions nous empêchent de prier (avec des prières composées par les saints pères) attentivement et sans distraction, se focaliser dans la prière.

Celui qui veut s’approcher vraiment de la théologie – doit apprendre à prier sans distractions (le vagabondage des pensées) et le plus souvent possible. C’est exactement cela que nous voyons dans la vie de st Grégoire le Théologien. Il n’a pas convoité un rang épiscopal. Il n’était pas intéressé pour « faire carrière » ou « obtenir une promotion ». Ce que st Grégoire cherché avant tout – la quiétude et le recueillement.

Son préoccupation fut l’amour désintéressé pour la Vérité, qu’il a connu dans la sérénité du monastère. Dieu lui a enseigné directement la compréhension droite et orthodoxe de la Sainte Ecriture.

En fait, st Grégoire avait l’éducation selon ce monde (grammaire, dialectique, rhétorique, etc…), mais il a utilisé cette éducation pour aider maximum des gens vivants dans le monde de connaître le Christ et d’obtenir le salut éternel faisant parti de l’Eglise du Christ.

« Se rappeler de Dieu est plus utile que respirer » – tel est l’enseignement de st Grégoire. C’est une priorité, c’est une affaire de première importance, et on ne peut pas théologiser à la légère, en considérant les questions théologiques parmi plusieurs autres affaires mondaines.

Il faut en parler. Mais si on en parle, il faut la considération. Il faut faire attention pour avoir le raisonnement dépassionné.

Lors de l’apprentissage des disciplines ordinaires (littérature, mathématique, logique, géométrie, géographie, histoire, etc…) – nous avons besoin seulement d’un effort intellectuel. Mais pour l’apprentissage de la théologie (discipline extraordinaire) – nous avons également besoin d’un effort spirituel et ascétique pour préparer l’esprit humain à la contemplation.

St Grégoire a étudié les disciplines ordinaires à l’école d’Athènes et la discipline extraordinaire – dans le calme du monastère.

Toute sa vie nous démontre qu’il a reçu et cultivé les paroles du Seigneur à travers de l’apôtre Paul : « le visible est temporaire et l’invisible est éternel ».

A cause de son témoignage de la vraie foi, saint Grégoire a subi des calomnies, un harcèlement moral et de persécutions physiques de la part des hérétiques.

A son époque, différents types des hérétiques ont différemment attaqué la confession de foi orthodoxe concernant la Sainte Trinité. Cela a obligé st Grégoire à écrire plusieurs apologies pour réfuter les mauvaises doctrines et défendre la vraie foi. Cela également a permis d’exposer la doctrine orthodoxe d’une manière claire, concise et sans ambiguïté.

Saint Grégoire le Théologien a défendu l’orthodoxie :

-       face aux néo-ariens (eunomiens) qui enseignaient une nouveauté que Jésus Christ est une créature et non pas le Dieu-Verbe incarné ;

-       face aux pneumatomaques qui ont suivi l'hérétique Macedonius qui enseignait erronément que le Saint Esprit est une créature ;

-       face aux appolinariens qui ont suivi l'hérétique Appolinaire qui enseignait par erreur que le Christ n'avait pas eu une âme humaine mais que Sa Divinité était à la place de Son âme ;

-       face à l'empereur Julien l'Apostat, (autrefois son camarade d'étude) qui s’est retourné vers le polythéisme.

Dans le monde moderne, beaucoup des gens se disent « théologiens », parce qu’ils arrivent de saisir intellectuellement le concept (lu quelque part), et de faire les spéculations sur le sujet. St Grégoire a recueilli la tradition apostolique transmise par l’Eglise, et avec l’aide de Dieu (accordée à cause de pureté de son cœur) il a su la rendre accessible à ses contemporains.

Dans la Tradition Orthodoxe lorsqu’on parle de la Théologie (Doctrine de Dieu) au sens propre – il s’agit non de concevoir des concepts, mais de recevoir la Tradition Apostolique et de sentir en unité avec la Grâce de Saint-Esprit.

Dans l’Orthodoxie, le mot Théologie n’évoque pas une spécialité scientifique ayant l’ambition d’effectuer l’inventaire du dogme en ayant la prétention de l’enrichir par la spéculation intellectuelle et en le prolongeant rationnellement. La Théologie n’est pas une science, si l’on songe à un effort intellectuel pour construire une synthèse rationnelle du dogme.

Pour st Grégoire, la théologie n’étais pas uniquement le fruit de son intellect, mais sa vie, sa respiration. Toute parole peut contester une autre parole, mais quelle parole peut contester la vie ? Il est vraiment le Théologien, parce qu’il priait vraiment ; il priait vraiment parce qu’il aimait Dieu, il aimait la Vérité. Son enseignement est comparable à sa vie – hautement spirituelle.

St Grégoire le Théologien aimait Dieu et aimait les gens. Par ses écrits il les a affermis dans la vraie et unique confession de la foi. Tout le christianisme s’effondre si l’on cesse de mettre en relation avec l’amour n’importe quelle partie de la vision chrétienne de l’homme.

Les hérétiques n’ont pas la Vérité, et pour cela, ils n’ont pas l’amour.

La nuit de Pâque 379, des hérétiques, disciples d'Apollinaire qu'il avait brillamment réfutés, se précipitèrent dans l'église de Sainte-Anastasie, semèrent la panique dans l'assistance et tentèrent de lapider Saint Grégoire ; mais ils ne parvinrent pas à lui porter le coup mortel que celui-ci aurait pourtant désiré pour achever sa course en recevant la palme du martyre.

Tous les Discours de st Grégoire le Théologien se distinguent non seulement par sa maîtrise de la rhétorique mais aussi par son habileté à présenter de façon convaincante et claire des solutions aux problèmes théologiques les plus ardus de son temps. C'est particulièrement vrai des Cinq Discours théologiques, et qui ont le plus contribué à lui conférer le titre de « Théologien ». Saint Grégoire les a donnés pendant qu'il était à Constantinople (379-381) probablement en 380 dans la maison privée où il avait élu domicile qui deviendra plus tard l'église Anastasia car la cathédrale, l'église des Saints Apôtres, était encore aux mains de l'évêque arien.

Telle était la vie de st Grégoire pour que l’Eglise lui attribue le titre rare de « Théologien ».

Il s’est présenté devant Dieu le 25 janvier 389. Etant en âge avancé, il est passé à la vie éternelle, où il n’y a pas de vieillesse.

Déjà au début de cinquième siècle, une église à Constantinople fut dédicacée à sa mémoire.

25 janvier, c’est le jour de sa mémoire dans l’Eglise – le 25 janvier selon le calendrier julien correspond au 7 février selon le calendrier civil en usage actuellement.

Si nous voulons, nous aussi, pour notre bien-être éternel, d’acquérir la Grâce de Saint-Esprit, nous pouvons d’imiter St Grégoire dans silence et étude attentive du patrimoine des saints pères, et particulièrement leur exégèse de la Sainte Ecriture.